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Coopération administrative internationale

Qu’est-ce que la coopération administrative internationale ?

Aujourd’hui nous allons à la rencontre de Getheme Mansoh Mango, Responsable au sein de l’Association des anciens élèves des IRA (AAEIRA) du réseau des auditeurs internationaux des IRA. Il nous présente le Cycle international des Instituts Régionaux d’Administration (CilRA), un dispositif de coopération administrative.

La coopération administrative internationale

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Qu’est-ce que le Cycle international des IRA ?

Dans le cadre des cycles internationaux, les Instituts Régionaux d’Administration (IRA), en lien avec l’Institut National du Service Public (INSP, ex-ENA), accueillent et forment des fonctionnaires d’encadrement venus du monde entier, appelés “auditeurs internationaux”. Durant huit mois, ces derniers intègrent le cycle des élèves-attachés dont ils suivent en grande partie le plan de formation. 

Ce dispositif s’adresse aux fonctionnaires à fort potentiel et cadres provenant de pays jugés prioritaires pour la coopération administrative française. Les candidats sont retenus à la suite d’une procédure de sélection organisée par l’INSP, et peuvent par la suite intégrer l’un des cinq IRA (Lille, Nantes, Metz, Lyon, Bastia). Ces dernières années, les auditeurs internationaux sont accueillis au sein des instituts régionaux d’administration de Metz et de Lille. 

Créé en 2012, ce dispositif accueille une dizaine d’auditeurs par an. A ce jour, environ 130 auditeurs internationaux ont été formés. 

Quels sont les prérequis pour rejoindre le Cycle international des IRA ?

Pour rejoindre cette formation, la maîtrise du français est indispensable. C’est pour cette raison que la majorité des auditeurs est originaire d’Afrique bien que nous retrouvions aussi des auditeurs européens (Bulgarie, Albanie, Grèce), haïtiens, thailandais ou encore chinois. La deuxième condition est d’être titulaire au minimum d’un Master (bac +4) et d’exercer dans son pays d’origine en tant que cadre supérieur ou fonctionnaire. 

Comment se déroule la formation ? 

La formation des auditeurs prévoit une phase initiale de 3 mois ½. Elle permet de mettre en œuvre les enseignements théoriques autour de plusieurs domaines de compétences : conduite de l’action publique, ressources humaines, pilotage des ressources, communication et transition numérique. 

Les auditeurs réalisent ensuite un stage de découverte de deux mois en administration. Ils choisissent généralement les institutions (administrations centrales, préfectures, cabinets ministériels…) qui se rapprochent du fonctionnement d’une administration  de leur pays d’origine. Enfin, la formation se termine par une phase de spécialisation et de bilan de 2 mois ½ au sein de l’IRA. 

Des échanges entre élèves-attachés et auditeurs sont-ils prévus ?

Nous encourageons les échanges d’expériences entre les élèves-attachés et les auditeurs internationaux. En plus de suivre les mêmes formations, un séminaire d’intégration de deux jours est organisé avant le démarrage des cours, ainsi qu’une journée consacrée à la présentation des pays et administrations d’origine des auditeurs. Le réseau des auditeurs internationaux constitue par ailleurs une composante du Pôle International  de l’AAEIRA (article à découvrir ici), dans le but d’organiser des évènements partagés et de fédérer un réseau commun.

Pourquoi rejoindre le Cycle international des auditeurs ?

A l’occasion des 10 ans de ce dispositif, nous avons mené une étude pour récolter des retours d’expérience. Les personnes interrogées mettent en lumière les mêmes bénéfices : l’acquis de savoir-faire, de savoir-être, la découverte de différentes problématiques de management public et l’apprentissage de nouveaux outils. Je pense notamment aux usages numériques et à l’utilisation de l’intelligence artificielle au sein des administrations. Il s’agit d’un sujet phare en France, qui n’est pas toujours traité par les pays d’origine des auditeurs. Pour résumer, je dirais que les auditeurs terminent la formation en étant mieux armés pour faire face aux challenges qui les attendent. 

Les bénéfices sont unanimes : l’acquis de savoir-faire, de savoir-être et la découverte de nouveaux outils de management public. 

De plus, ce dispositif offre une double diplomation. Les auditeurs sont à la fois titulaires de la certification des IRA et d’un master de recherche en management public reconnu internationalement. Cela permet de valoriser cette expérience et d’en faire un atout.  

Et l’après formation ?

En fin de formation, les auditeurs ont vocation à exercer dans leur pays d’origine. J’ai en tête des exemples inspirants d’auditeurs qui aujourd’hui occupent des postes très intéressants. Je pense par exemple à un Ambassadeur en Mauritanie, un Secrétaire général de l’Assemblée nationale centrafricaine, ou encore un Inspecteur des finances au Congo.  

Pour autant, le retour n’est pas toujours simple. Certaines administrations sont plus ouvertes aux échanges internationaux et valorisent davantage ces expériences. C’est notre rôle, en tant qu’association des anciens auditeurs internationaux des IRA, de guider et d’orienter au mieux les alumnis dans la poursuite de leur parcours professionnel.

Votre souhait pour les futures promotions ?

Je souhaiterais avant tout que ce cursus soit valorisé dans tous les pays d’origine des auditeurs. C’est pourquoi nous sollicitons les autorités administratives, à l’image des Ambassades de France à l’étranger, afin qu’elles fassent la promotion du dispositif. Dans le cadre d’un recrutement par concours, il serait intéressant de valoriser cette formation. Je souhaiterais également que soient déployés plus de moyens pour accueillir davantage d’auditeurs chaque année. 

Quels sont vos conseils pour les candidats ?

Pour ma part, j’encourage les candidats à choisir les IRA car la formation est très opérationnelle. L’administration a besoin de personnes capables de faire la jonction entre la stratégie et l’opérationnel. 

J’encourage les candidats à choisir les IRA, la formation y est très opérationnelle. 

Concernant la préparation du concours international, je conseille de développer sa maîtrise de la langue française, sa connaissance des actualités françaises et européennes et de préparer un projet professionnel solide pour les oraux. N’hésitez pas à nous contacter : nous proposons un accompagnement à la préparation du concours et nous vous mettons en contact avec le réseau local de votre pays s’il existe !

L’article vous a plu ?

Si vous souhaitez en savoir plus sur le cycle des auditeurs internationaux, consultez la page dédiée

Vous êtes de nationalité française et souhaitez, vous aussi, expérimenter une expérience internationale dans la fonction publique ? Découvrez notre article sur les parcours internationaux de la fonction publique d’Etat.