Paul Andrieux, responsable RH au sein de la Mairie de Soyaux. Il nous partage ses conseils pour réussir sa candidature.

Les conseils d’un recruteur pour réussir sa candidature

Aujourd’hui nous allons à la rencontre de Paul Andrieux, responsable RH au sein de la Mairie de Soyaux. Il nous partage ses conseils pour réussir sa candidature.

Les tips d’un recruteur pour décrocher un job dans le secteur public

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Des conseils pour se renseigner sur l’organisation ? 

Avant de candidater, le premier réflexe consiste à explorer le site institutionnel de la collectivité. C’est souvent la meilleure porte d’entrée pour découvrir ses projets, comprendre les grandes orientations politiques et cerner les dynamiques en cours.

Un deuxième réflexe, parfois moins spontané mais tout aussi précieux : consulter la presse locale. Elle offre un éclairage concret sur les enjeux du territoire, les acteurs qui l’animent et les débats qui le traversent. Un excellent moyen de s’imprégner de la réalité du terrain.

Enfin, les réseaux sociaux – en particulier Facebook et LinkedIn – constituent des vitrines vivantes du quotidien de la collectivité. On y perçoit son actualité, son dynamisme, ses valeurs. Autant d’éléments utiles pour affiner sa candidature et cerner plus finement l’identité et les spécificités de l’institution.

Qu’appréciez-vous dans un curriculum vitae ?

C’est un document qui est assez révélateur du candidat. Sa structure, sa clarté, la pertinence des informations : tout cela reflète la rigueur du candidat – une qualité essentielle, particulièrement attendue dans le secteur public. L’exercice consiste à trouver le bon équilibre : donner suffisamment de détails pour valoriser ses expériences, tout en gardant de la matière pour l’entretien.

Côté organisation, il est préférable de présenter ses expériences de la plus récente à la plus ancienne. Cela permet au recruteur de plonger immédiatement dans ce qui est le plus significatif aujourd’hui. Il est également essentiel de faire du tri : ne conserver que les éléments pertinents pour le poste visé. Mentionner son brevet des collèges, par exemple, n’apporte généralement pas grand-chose. Pour un jeune candidat, il est naturel de valoriser ses diplômes. Mais avec l’expérience, le curseur doit évoluer. Le CV devient alors un outil stratégique pour mettre en avant ses expériences professionnelles structurantes. Faire évoluer son CV, c’est aussi affirmer son positionnement et sa trajectoire professionnelle. Il ne s’agit pas d’un document exhaustif, mais d’un support de valorisation ciblée. 

Enfin, je trouve que les loisirs et centres d’intérêt sont souvent le reflet fidèle de la personnalité d’un candidat. C’est une porte d’entrée différente, mais tout aussi intéressante, pour mieux le comprendre.

Et dans une lettre de motivation ?

Sur le plan de la structuration, je recommande une approche en entonnoir : commencer par des éléments généraux, puis affiner progressivement vers les aspects concrets du poste visé. Une bonne accroche, une progression fluide et logique sont essentielles pour capter l’attention et permettre au recruteur de se projeter.

La lettre de motivation, lorsqu’elle est personnelle et réellement adaptée à la structure, peut devenir un véritable levier de compréhension du profil du candidat. Elle révèle le soin apporté à la candidature, le temps consacré à se renseigner sur la collectivité, et donc, en creux, la motivation réelle à nous rejoindre.

Quelles sont les erreurs à éviter ?

Les fautes d’orthographe restent, pour beaucoup de recruteurs, un véritable frein. Difficilement excusables aujourd’hui, alors que l’on peut s’appuyer sur son entourage ou sur de nombreux outils pour se faire relire facilement. Nous y sommes particulièrement attentifs pour les postes administratifs. Autre écueil fréquent : les candidatures trop longues, mal hiérarchisées, ou surchargées d’expériences peu pertinentes – comme un stage de 3ᵉ ou un job d’été vieux de quinze ans.

Enfin, pour celles et ceux qui choisissent d’intégrer une photo à leur CV, il est essentiel qu’elle soit professionnelle. Les selfies ou les clichés pris en vacances ne sont pas adaptés à un contexte de candidature. 

Contacter un agent de l’organisation: bonne ou mauvaise idée ?

C’est une démarche qui peut tout à fait se justifier, en particulier selon la nature du poste visé. Lorsque le candidat a des questions précises ou besoin d’informations complémentaires pour bien préparer un entretien, cette prise de contact peut être pertinente.

Je recommande néanmoins de privilégier un premier contact par courriel. Cela permet de formuler sa demande avec clarté, tout en laissant au recruteur la possibilité de proposer un échange téléphonique si nécessaire, en fonction de ses disponibilités. Il convient par contre de rester mesuré : il ne s’agit pas d’anticiper l’entretien ni de tenter d’influencer le recruteur. C’est une question de savoir-être, d’éthique et de respect de l’équité entre les candidats.  

Comment se démarquer en entretien ?

Le candidat doit arriver bien préparé, tout en restant authentique. Cela suppose d’avoir pris le temps de se renseigner sur les attendus du poste, sur la collectivité, d’avoir anticipé les questions possibles, et préparé les siennes à poser au jury. Lors de l’entretien, il est essentiel de mettre en avant sa valeur ajoutée, à la fois pour le poste et pour l’institution. C’est également intéressant de valoriser ses échecs en expliquant les enseignements positifs qui en ont découlé. La communication non verbale joue également un rôle clé. Établir un contact visuel avec l’ensemble des membres du jury, adopter une posture ouverte, éviter de se refermer sur soi : autant de signaux qui permettent d’évaluer la confiance en soi, la gestion du stress et la capacité à s’intégrer dans un collectif de travail. Aujourd’hui, ces éléments comptent autant que le fond de l’échange.

Conseillez-vous de confirmer sa motivation par mail suite à l’entretien ?

Je crois que cela ne m’est encore jamais arrivé, mais c’est une démarche qui peut effectivement témoigner de la motivation du candidat. Avec un peu de recul, je dirais qu’un simple message de remerciement – un “merci de m’avoir reçu” – est toujours apprécié. Cela montre une certaine attention et une forme de courtoisie professionnelle. Cela dit, je recommande de laisser passer 24 à 48 heures avant d’envoyer ce type de message. Il est important de respecter un temps de respiration, utile autant pour le jury que pour le candidat, afin de prendre du recul et de laisser l’analyse post-entretien se faire sereinement.

Un souvenir de candidature qui vous a positivement marquée ?

Je repense à l’un de mes tout premiers recrutements. Il s’agissait d’une personne en situation de fragilité, récemment licenciée, qui traversait des difficultés sociales. Elle ne disposait pas de toutes les compétences requises pour le poste, mais elle a su nous convaincre par une motivation de fer. Ses connaissances de base étaient là, mais nous savions qu’une formation complémentaire était nécessaire. Son engagement et sa volonté ont fait la différence. Je ne suis pas prêt d’oublier sa joie et ses remerciements lorsque je lui ai annoncé qu’elle était retenue. 

Je me souviens encore de cette candidate récemment venue avec un PowerPoint pour nous partager sa vision du poste. Elle avait pris le temps de structurer ses idées, de proposer une méthode pour mettre en œuvre les missions. Son approche, à la fois claire et engagée, a vraiment retenu notre attention. Une belle façon de montrer qu’elle se projetait déjà dans l’équipe.

Un conseil à partager ?

Restez authentique, ne trichez pas : le jury appréciera votre sincérité et la cohérence de votre discours.

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