Dans le cadre de notre étude sur la semaine de 4 jours dans le service public, nous sommes allés à la rencontre des employeurs qui ont osé expérimenter de nouveaux aménagements du temps de travail dans leurs institutions. 

Anne  DUCHIER, Directrice de projet “Travailler ensemble”, nous parle du projet  d’expérimentation, prévu pour l’année 2024, au sein de la Communauté d’agglomération de Cergy-Pontoise.

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Semaine de 4 jours dans le service public

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Le défi RH à relever ?

De nombreuses raisons nous motivent à relever ce défi : favoriser la qualité de vie au travail, faciliter l’équilibre vie pro-vie privée, renforcer notre attractivité dans le cadre de notre stratégie « marque employeur » et agir sur l’absentéisme. Avec la semaine de 4 jours nous souhaitons répondre à trois enjeux :

• L’enjeu d’égalité femmes-hommes face aux temps partiels subis. 

Les femmes représentent la majorité de nos temps partiels (80%). Cependant dans les faits, beaucoup travaillent d’ores-et-déjà l’équivalent d’un temps plein sur 4 jours en raison d’une charge de travail importante, sans réajustement de leur salaire. En officialisant la semaine de 4 jours ½ nous souhaitons avant tout valoriser leur carrière.

• Proposer une alternative aux postes non-adaptés au télétravail 

Suite à la pandémie de Covid nous avons développé le télétravail au sein de notre institution. Toutefois certains postes, en particulier de terrain, ne s’y prêtent pas. Leur proposer un aménagement de leur temps de travail permettrait d’instaurer davantage d’équité entre nos agents. C’est également un critère d’attractivité à faire valoir auprès des candidats.

• S’adapter au changement climatique

Beaucoup d’agents sont confrontés aux problèmes liés au dérèglement climatique (hausse des températures dans les bureaux, pénibilité des conditions de travail des agents travaillant à l’extérieur). En ce sens, nous recevons beaucoup de demandes concernant une adaptation des horaires de travail, en particulier des agents de terrain tels que les maîtres-nageurs. La semaine de 4 jours fait partie des pistes de solution envisagées.

Qui impulse la démarche en interne ? 

Actuellement au stade de réflexions, la semaine de 4 jours est portée par le président de l’Agglomération et la Direction Générale des Services (DGS). Celle-ci fait suite à une première expérimentation de management de subsidiarité. Ce type de management repose sur la capacité à mettre la prise de décision au niveau le plus pertinent d’efficacité, en adéquation avec le niveau de responsabilité, tout en favorisant l’autonomie des agents.

La semaine de 4 jours n’est pas une fin en soi mais un outil pour répondre aux priorités de réorganisation du travail.

Ce projet d’expérimentation fait suite à la réalisation du projet d’administration territorial qui cible notamment des enjeux d’inclusion (plan égalité professionnelle femmes-hommes), de management et de qualité de vie au travail. Ce sujet sera également renforcé par des engagements pris par l’agglomération dans le cadre de son Pacte social, élaboré en concertation avec les agents et les organisations syndicales. Celui-ci souligne l’importance de l’aménagement du temps de travail pour la qualité de vie au travail et la nécessaire adaptation au changement climatique. 

Nous nous inspirons d’autres institutions telles que l’URSSAF Picardie et les Hôpitaux de Paris. Pour autant la semaine de 4 jours n’est pas une fin en soi. Elle est avant tout un outil pour répondre aux enjeux prioritaires de réorganisation du travail.

Les étapes clés avant le déploiement ?

A ce stade, nous avons un certain nombre d’étapes préliminaires à valider : l’adoption de notre Pacte social à la fin du mois de janvier marquera officiellement le début de la réflexion avec les organisations syndicales.

La semaine de 4 jours est une démarche au long cours.

Nous sommes également en train de réaliser un benchmark des institutions publiques ayant mis en place la semaine de 4 jours. Il s’agit d’alimenter nos réflexions sur les différentes modalités possibles pour définir le cadre de l’expérimentation. Nous devons définir nos besoins et étudier l’éventualité d’être accompagné pour mieux évaluer l’impact de l’expérimentation in situ. 

Il s’agira ensuite de communiquer auprès de nos agents. Pour l’heure, nous avons eu des retours très enthousiastes de leur part au cours d’ateliers d’intelligence collective réalisés dans le cadre de notre projet d’administration territorial. Enfin, il faudra anticiper le suivi et l’évaluation de la démarche.

La semaine de 4 jours est une démarche au long cours. Beaucoup d’étapes sont encore à définir. Nous espérons démarrer notre expérimentation au cours de l’année 2024. 

Quelles modalités ?

La seule certitude à l’heure actuelle est qu’il n’y aura aucune baisse du temps de travail pour respecter les 1607 heures annuelles obligatoires suite à l’adoption de la Loi de Transformation de la Fonction Publique.

Expérimenter, c’est faire face à l’incertitude.

Concernant les modalités concrètes, nous envisageons une expérimentation avec quelques services volontaires. Pour faciliter la démarche, nous souhaitons mobiliser des agents qui sont présents à 100% sur site. Nous souhaitons leur proposer différentes solutions d’aménagements horaires : une semaine de 4 jours, une semaine 4 jours et demi ou l’alternance. Expérimenter, c’est faire face à l’incertitude. Heureusement, nous n’en sommes pas à notre coup d’essai !

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Semaine de 4 jours : les grands questionnements

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La qualité et la continuité du service, la communication, l’organisation, et les impacts sur le bien-être des agents sont au cœur de nos questionnements :

• Comment s’assurer de la continuité et de la qualité du service sans avoir à augmenter l’effectif ? 
• Comment s’adapter à la centaine de métiers de la collectivité ? 
• Comment absorber le volume de travail de 5 journées en 4 jours ou en 4 jours ½ et sans accroître la pénibilité ?  
• Comment garantir la cohésion d’équipe et organiser le travail inter-services ? 
• Quels seront les impacts pour les agents en termes de bien-être et de gestion du stress au travail ? 
• Quels sont les effets que nous n’aurons pas anticipés ? 

La semaine de 4 jours dans le secteur public soulève de nombreux de questionnements.

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Découvrez l’ensemble des retours d’expériences des institutions qui expérimentent la semaine de 4 jours dans le service public : dans notre étude.

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