Dans le cadre de notre étude sur la semaine de 4 jours et ses variantes dans le service public, nous sommes allés à la rencontre des employeurs qui ont osé expérimenter de nouveaux aménagements du temps de travail dans leurs institutions.
Hélène Savina, directrice générale des services, et Clémence Cerclé, responsable RH, nous parlent de la mise en place de la semaine de 4 jours et demi au sein de Grand Lieu Communauté.
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La semaine de 4 jours et demi est une mesure qui a été mise en place il y a plus de dix ans dans notre collectivité. Dans le contexte de l’époque, c’était un parti pris très novateur.
La mise en place de la semaine de 4 jours et demi dans notre communauté de communes est le fruit d’une négociation avec les collaborateurs. Grand Lieu Communauté, c’est une toute petite équipe. A l’époque, pour pallier à des salaires peu attractifs, les élus ont décidé de proposer des avantages liés à l’aménagement du temps de travail.
La mise en place de la semaine de 4 jours et demi dans notre communauté de communes est le fruit d’une négociation avec les collaborateurs. Grand Lieu Communauté, c’est une toute petite équipe. A l’époque, pour pallier à des salaires peu attractifs, les élus ont décidé de proposer des avantages liés à l’aménagement du temps de travail.
Nous avons fait le choix de la souplesse. Pour arriver à une semaine de 4 jours ½ nos collaborateurs peuvent soit avoir une demi-journée de libre dans la semaine soit faire une semaine sur 4 jours et la suivante sur 5 jours. Seuls les agents annualisés, c’est-à-dire qui travaillent suivant le rythme scolaire, ne sont pas concernés.
Finalement, la semaine de 4 jours et demi c’est comme le télétravail, ça s’organise mais c’est loin d’être insurmontable.
Au sein de notre collectivité, nous sommes sur 36h30 de travail par semaine. Les collaborateurs qui sont sur 4 jours et demi ont 22,5 jours de congés payés et 9 jours de réduction du temps de travail (RTT). Nos seuls postes qui sont sur 35h de travail par semaine sont les postes d’accueil au public. C’est un peu plus complexe à organiser mais nos agents d’accueil peuvent également bénéficier de la semaine de 4 jours ½. Finalement, la semaine de 4 jours ½ c’est comme le télétravail, ça s’organise mais c’est loin d’être insurmontable.
Comme toutes les collectivités, nous faisons face à des difficultés de recrutement. C’est la raison pour laquelle, depuis peu, nous valorisons cette mesure dans nos offres d’emploi. Dans notre processus de recrutement, nous en reparlons systématiquement lors de la proposition salariale qui est faite aux candidats sélectionnés. Un temps est pris pour expliquer aux arrivants le fonctionnement de l’aménagement du temps de travail dans la collectivité, en veillant à clarifier le décompte de leurs jours de congés. Enfin, depuis peu, nous avons un livret d’accueil au sein duquel nous rappelons notre politique RH.
Sans grande surprise, les mercredis et les vendredis sont les plus sollicités en jour “off” par nos collaborateurs. Les responsables de services sont alors les garants de la continuité de service. Charge à eux de veiller à ce que la mesure n’ait aucun impact sur les horaires d’ouverture au public. Pour l’heure, nous n’avons jamais eu de problème de cet ordre.
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Aujourd’hui, c’est un peu différent car de plus en plus d’institutions publiques proposent la semaine de 4 jours, mais pendant très longtemps, ce dispositif nous a permis de nous différencier aux yeux des candidats. Ceci dit, nous ne pouvons pas brandir cette mesure comme certains acteurs du secteur privé qui ont décidé de passer sur 32h par semaine et qui en font un argument fort de leur stratégie marque employeur.
C’est désormais la culture de travail de notre collectivité.
Quoi qu’il en soit, la flexibilité qui est offerte à nos collaborateurs est fortement appréciée. Aujourd’hui 99% de nos collaborateurs sont à 4 jours et demi par semaine. C’est une mesure unanimement appréciée par nos collaborateurs car elle offre un réel confort d’organisation et fait désormais la culture de travail de notre collectivité. Nos collaborateurs y sont attachés et auraient du mal à faire machine arrière. Forcément, cela à un impact sur la fidélité.
Il nous semble risqué de dépasser les 36H30 de travail par semaine. 39h sur 4 jours et demi nous paraît même contre-productif.
Nous devons limiter le risque de générer une surcharge de travail, de fatigue et de stress.
Dès lors que les collaborateurs devront accomplir la même quantité de travail en moins de temps, nous devons limiter le risque d’une surcharge de travail, de fatigue et de stress.
Pour que ce soit une réussite collective, nous tenons également à préserver les jours de travail où tous les collaborateurs sont présents au sein de la collectivité. Le présentiel reste encore le moyen le plus efficace pour créer du lien et souder un collectif de travail. Cela nécessite de penser l’articulation entre semaine de 4 jours et demi et politique de télétravail.
Nous sommes convaincues des impacts positifs de la semaine de 4 jours et demi. Par contre, si l’on étend la réflexion à la semaine de 4 jours, compte tenu de la charge de travail des collaborateurs, il nous semble déraisonnable de passer sur 4 jours sans diminuer le temps de travail.
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Découvrez l’ensemble des retours d’expériences des institutions qui expérimentent la semaine de 4 jours dans le service public : dans notre étude.
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