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semaine de 4 jours dans le service public

Etude sur la semaine de 4 jours dans le service public

Dans le cadre de notre étude sur la semaine de 4 jours et ses variantes dans le service public, nous sommes allés à la rencontre des employeurs qui ont osé expérimenter de nouveaux aménagements du temps de travail dans leurs institutions. 

Félix Berger, Référent logiciel et gestion du temps de travail au sein du Service organisation et diffusion RH de Grenoble-Alpes Métropole, nous parle de la mise en place de la semaine de 4 jours et demi dans son organisation.

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Semaine de 4 jours dans le service public

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Le défi RH à relever ?

Depuis bientôt deux ans, Grenoble-Alpes Métropole propose à ses agents des cycles de travail sur 4 jours ½ ou 4 jours/5 jours. Cette réorganisation du temps de travail a été proposée dans le cadre de l’application de la loi pour la Transformation de la Fonction publique qui réaffirme le principe des 1607 heures de travail effectif par an. Historiquement, plusieurs négociations syndicales avaient mené notre collectivité à un travail effectif de 1547h par an. Notre premier défi était donc de  nous mettre en conformité avec la législation en augmentant le temps de travail de 60h par agent et par an. 

Nous devions trouver des leviers pour apporter de la souplesse dans l’organisation du travail.

A ce moment-là, la volonté politique a été de ne pas augmenter le temps de travail hebdomadaire qui était de 39h pour la grande majorité de nos agents. De fait, nous devions trouver d’autres leviers pour apporter de la souplesse dans l’organisation du travail. Et ce, tout en réduisant l’impact de l’augmentation réglementaire du temps de travail. La possibilité d’organiser le temps de travail à temps complet sur moins de 5 jours a rapidement été identifiée. Cette option correspondait à notre souhait de laisser le choix aux agents pour qu’ils travaillent sur le rythme qui leur correspond le mieux.

Qui impulse la démarche en interne ? 

L’idée de la semaine de 4 jours ½ a été identifiée par la Direction des Ressources Humaines, insufflée par la Direction Générale et le cabinet de conseil KPMG et concertée avec deux groupes d’agents.

Les difficultés rencontrées ?

Au départ, la principale crainte observée était celle des managers. Ils s’inquiétaient de l’effet “usine à gaz” en ayant à gérer plusieurs rythmes de travail car les nouveaux s’ajoutaient à la gestion des temps partiels et du télétravail. Il y avait également la crainte que tous les agents choisissent de ne pas travailler les mêmes jours, le vendredi ou le mercredi après-midi. 

La répartition des rythmes de travail s’organise naturellement autour de la continuité de service.

En pratique, la répartition des rythmes de travail est assez équilibrée et s’organise naturellement autour de la continuité de service qui reste une priorité collective. Cela fait deux ans que la semaine de 4 jours 1⁄2 est proposée dans notre collectivité et aucun service n’a fait remonter de difficultés bloquantes.

Les étapes clés avant le déploiement ?

Le projet de la semaine de 4 jours ½ s’est réparti sur une année complète. En 2021, nous avons réalisé un diagnostic de l’existant en analysant la répartition de nos cycles de travail. Puis, nous avons mené une phase de concertation avec les agents et les organisations syndicales. Deux groupes de travail ont été formés en miroir, avec d’un côté 20 agents et de l’autre 20 managers. Nous avons fait en sorte que ces deux panels soient le plus représentatif possible de la diversité de nos métiers. 10 réunions de travail thématiques nous ont permis de confronter leurs idées pour concilier les contraintes métiers et les aspirations de tous.

Quelles modalités ?

Nous continuons de proposer 4 cycles de travail sur 5 jours, avec 25 jours de congés par an: 

  • 35h /semaine (7h/jour) sans RTT
  • 36h30/semaine (7h18/jour) avec 9 RTT / an.
  • 37h30 /semaine (7h30/jour) avec 15 RTT / an
  • 39h00/semaine (7h48/jour) avec 23 RTT / an 

Nous proposons en complément 3 cycles de travail sur 4 jours ½ avec 22,5 jours de congés : 

  • 35h /semaine (7h48/jour et 3h54/demi journée) sans RTT 
  • 36h30 /semaine (8h06/jour et 4h03/demi journée) avec 9 RTT / an
  • 37h30 /semaine (8h20/jour et 4h10/ demi journée) avec 15 RTT / an

Le choix du cycle de travail de l’agent est libre. Les agents qui font le choix d’un cycle de travail sur 4 jours ½ peuvent choisir d’avoir une demi-journée de libre par semaine ou bien une journée complète toutes les deux semaines. Ce sont les managers qui font office de filtre et qui peuvent refuser un choix de cycle incompatible avec les nécessités de service. Bien sûr, ces contraintes de service doivent être justifiées. 

Quelle communication ? 

La communication et la concertation ont été centrales. D’abord parce que nous souhaitions que nos responsables de service comprennent le sens du projet. Nous avons pris le temps nécessaire pour expliquer que cette souplesse était nécessaire pour compenser l’augmentation du temps de travail réglementaire avec la loi  des 1607 heures. Nous souhaitions que nos managers portent un regard bienveillant sur les demandes d’aménagement horaire des agents. 

Nous souhaitions que nos managers portent un regard bienveillant sur les demandes d’aménagement horaire des agents. 

L’organisation du temps de travail est une question intime et liée de près aux spécificités métiers. Nous souhaitions être à l’écoute des besoins et des contraintes de chacun. De nombreux temps d’information et de concertation se sont ainsi succédés pour accompagner la refonte de l’organisation du temps de travail.  

Nous avons organisé des webinaires, des réunions avec les chefs d’équipes des services techniques, des ateliers de travail, des rencontres sur sites, des temps d’échange avec les représentants du personnel, des réunions d’information en présentiel et en distanciel… Nous avons réalisé plusieurs opérations d’affichage, envoyé des lettres d’information via l’intranet de la collectivité, créé une plaquette informative qui a été envoyée à tous les agents et mis en place une FAQ pour répondre aux questions les plus fréquemment posées… C’est indispensable pour permettre une expression libre tout en acculturant nos agents et nos managers sur le sujet.

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Semaine de 4 jours : les grands enseignements

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Quels résultats ?

20% de nos agents (hors agents d’exploitation des services techniques) sont passés sur des cycles de travail sur 4 jours ½. Cela représente 1 agent sur 5. La grande majorité des agents qui étaient sur un rythme hebdomadaire de 39h (63%) y sont restés (ils sont désormais 50%). Nous pensions également que la mise en place des cycles de travail sur 4 jours et demi serait une opportunité pour les agents à temps partiel de passer à temps plein. Dans les faits, nous avons observé une légère baisse des temps partiels mais rien de très significatif. En fin de compte, la tendance n’a pas beaucoup bougé.

La semaine de 4 jours ½ est une option supplémentaire, un bonus qui offre une plus grande liberté d’organisation aux agents.

La semaine de 4 jours ½ est une option supplémentaire, un bonus qui offre une plus grande liberté d’organisation aux agents mais elle n’est pas forcément leur choix numéro 1. 

Les facteurs de réussite et d’échec ?

Durant la première année, nous avons laissé la possibilité aux agents de tester plusieurs cycles de travail. Désormais, ils peuvent changer de cycle, à raison d’une fois par an. Ponctuellement, pour des nécessités de services, les agents peuvent être amenés à décaler leur demi-journée non-travaillée. Ce tâtonnement est nécessaire pour identifier le rythme qui convient le mieux. La modification de la durée hebdomadaire du travail à un impact significatif sur l’équilibre entre la vie professionnelle et la vie personnelle. Souplesse et confiance managériale sont indispensables à la réussite de la semaine de 4 jours ½.

Un conseil pour les employeurs publics qui veulent se lancer ?

De consacrer du temps à la concertation avec les agents ou bien de mettre en place une phase d’expérimentation. Je pense important de rassurer les managers car dans les faits, la semaine de 4 jours ½ s’articule de manière très fluide au sein des équipes. Pour cela, il faut laisser de la latitude et des marges de manœuvre. 

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Découvrez l’ensemble des retours d’expériences des institutions qui expérimentent la semaine de 4 jours dans le service public : dans notre étude.

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