Eve Parier est Directrice générale du Centre National de Gestion. Elle nous fait découvrir l’engagement au sein secteur public de santé et nous donne ses conseils pour le rejoindre.
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La fonction publique hospitalière est l’une des trois fonctions publiques avec la fonction publique d’Etat et la fonction publique territoriale. C’est la plus petite en volume mais c’est une fonction pilier de notre service public, comme le montre l’actualité.
La fonction publique hospitalière est un pilier de notre service public.
Elle recouvre l’ensemble des agents qui travaillent dans les établissements publics de santé. Il existe une multitude de métiers dans ces établissements allant du logisticien, à l’infirmier jusqu’au directeur d’hôpital. Dans la fonction publique hospitalière, on note également une grande variabilité des employeurs, une grande diversité géographique et une assez grande autonomie des établissements.
Le fil rouge, c’est la santé et l’humain. Tous les domaines sont concernés : le soin, le technique, le social, l’administratif, le management, les achats, la recherche… Quel que soit le métier ou le rôle qu’on exerce dans un établissement, chacun contribue à sa manière à la prise en charge des personnes en situation de fragilité. Chaque maillon est utile au fonctionnement général. Un autre point important est le service rendu.
Dans la fonction publique hospitalière on voit très directement le fruit de son travail et l’impact des projets que l’on mène.
Dans la fonction publique hospitalière, on voit directement le fruit de son travail et l’impact des projets que l’on mène. Les gains sont très concrets et cela donne beaucoup de sens à ces métiers.
Il y a un premier cap à passer : mettre derrière nous l’épidémie du Covid-19. Ensuite, pour les années à venir, nous devons parvenir à transformer et moderniser les établissements de santé en nous appuyant sur les moyens qui ont été donnés au travers du SEGUR de la santé. Il y a deux grands leviers d’action à retenir : la revalorisation du travail des agents et l’investissement dans des projets d’avenir. L’objectif étant de faire des établissements des lieux accueillants pour les usagers et bienveillants pour les professionnels . Enfin, l’un des grands défis à venir est la création des réseaux coordonnés de soin, en lien avec les médecins de ville pour fluidifier et améliorer les prises en charge.
La première, c’est l’action. Dans la fonction publique hospitalière, on doit résoudre des problèmes ou mettre en place des projets très concrets avec des bénéfices directs pour les usagers. Le deuxième élément c’est le collectif. Dans ce secteur, on ne travaille jamais seul et le collectif tient une place importante dans l’esprit de travail. Le dernier point : les valeurs. La santé est un secteur où le sens de ce que l’on fait et le sentiment d’utilité sont très forts.
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Du côté des soins, cela va de l’infirmier à l’aide-soignant en passant par les métiers d’encadrement des équipes, de direction des soins… C’est la grande majorité des effectifs. Il y a ensuite les secteurs logistiques, de la restauration à la blanchisserie en allant jusqu’à la gestion des déchets. Il y a également les secteurs techniques, de la maintenance des bâtiments et des équipements aux ingénieurs biomédicaux. On trouve aussi toute la partie administrative avec les ressources humaines, les finances, les achats, la relation usagers et la démarche qualité. Enfin, le secteur numérique avec les enjeux de numérisation des parcours de soin.
Il y a une très grande variété d’environnements de travail dans le secteur public de la santé. Dans les plus petites structures, on trouve les établissements sanitaires sociaux et médico-sociaux. On peut travailler dans des hôpitaux locaux, dans des établissements d’accueil de personnes âgées, d’enfants ou de personnes en situation de handicap. Il y a également des établissements de psychiatrie. A chaque fois dans ces établissements, il y a des modes de financement, des modes de fonctionnement et des interlocuteurs différents tels que la mairie, le département ou encore la région. Surtout, on retrouve des problématiques concernant les enjeux médico-sociaux ou sociaux.
Il y a une très grande variété d’environnements de travail dans le secteur public de la santé.
Il y a ensuite les hôpitaux, avec des établissements de court séjour, d’autres spécialisés dans la rééducation ou au contraire adaptés aux séjours de longue durée et à la prise en charge des personnes en fin de vie. Il y a de nombreux établissements avec des activités de pointe très variées. On a des établissements de toutes tailles, les plus importants étant les Centres Hospitaliers Universitaires (CHU) qui ont une triple mission de soin, d’enseignement et de recherche.
Il y a plusieurs types de missions. On peut être directeur d’hôpital adjoint, responsable des achats, des finances ou encore des ressources humaines. Ce sont des techniciens de haut vol qui travaillent au service de la stratégie de l’hôpital. Ensuite, il y a les chefs d’établissement qui sont porteurs d’un projet et d’une stratégie en lien avec la communauté médicale, les élus et en lien avec le territoire. Leur cœur de mission est d’établir un projet d’établissement qui corresponde à la fois aux besoins de la population et du collectif hospitalier. En Centre Hospitalier Universitaire, on mène cette stratégie en lien étroit avec l’université et les doyens des facultés de médecine et de pharmacie pour mettre en place un projet hospitalo-universitaire. Pour résumer, les grandes missions sont : la stratégie, le pilotage de projets et l’animation d’équipe.
Les directeurs d’établissement sont en quelque sorte des femmes et des hommes orchestres, capables de jouer de plusieurs instruments. Il faut savoir manager une équipe et faire travailler ensemble un collectif hétérogène souvent composé de métiers très différents. Il faut également savoir négocier que ce soit avec le corps médical, les organisations syndicales, des élus ou encore avec des fournisseurs.
Dans ce secteur, l’humain est partout.
Enfin, il faut savoir faire preuve d’une grande maîtrise émotionnelle. Dans ce secteur, l’humain est partout. Face à des situations de grande fragilité ou au sein d’une équipe, il faut faire preuve à la fois de beaucoup d’empathie et d’une juste maîtrise de ses émotions.
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Les personnes qui souhaitent passer les concours pour devenir directeurs d’établissement se forment le plus souvent à la gestion en faculté de droit, d’économie, d’administration publique ou encore en ingénierie des organisations et plus rarement de sociologie. Il existe également des masters spécialisés dans le management des établissements de santé qui permettent de rapidement se spécialiser pour ce type de métier. De nombreux candidats proviennent des Instituts d’Études Politiques (IEP). D’autres, moins nombreux, ont déjà exercé dans le secteur privé ou associatif, dans des structures similaires et passent les concours pour devenir, par exemple, directeur de centre médico-sociaux.
La fonction publique hospitalière est principalement accessible par concours. Il y a deux types de concours : le concours interne dédié aux agents publics déjà en poste, pas forcément dans la fonction publique hospitalière, et souhaitant évoluer dans le service public. Le concours externe est adapté aux jeunes issus des études supérieures.
S’il y a des hésitations, malgré le fait que tous ces métiers soient des métiers passionnants, il faut rencontrer des directeurs d’établissement qu’ils soient en poste, en école de formation ou même à la retraite car le partage d’expérience est la meilleure manière de se forger une opinion. Les échanges permettent de concrétiser ce que sera son futur métier. A ce titre je vous invite à consulter la page « Mon choix, mon engagement : Directeur en établissement public de santé » du CNG et à vous inscrire à la webconférence du 20 janvier : “Découvrir les métiers de direction de la fonction publique hospitalière”
Article réalisé en partenariat avec le Centre National de Gestion.
Vous avez aimé l’article ? Découvrez le témoignage de Natty Tran, Directrice adjointe des Hôpitaux de Saint Denis et Gonesse.