Autour de la transformation publique

Urbanisme transitoire et action publique?
La sphère publique s’est vite intéressée aux tiers-lieux (programme de soutien de l’Agence Nationale de la cohésion des Territoires – ANCT), et à l’urbanisme transitoire (publication de l’APUR sur « la ville autrement » ou « Urbanisme transitoire : les solutions juridiques »). Mais si l’urbanisme « réglementaire » renvoie davantage à des études urbaines et se rapproche plus de la planification, l’urbanisme “transitoire” se distingue lui par son lien direct à l’action, par le fait de tester directement des usages à l’échelle par l’opportunité de locaux vacants mais utilisables.
Action publique ?
La sphère publique s’est donc uniquement cantonnée à du soutien, de l’observation bienveillante et de l’évaluation « in intere» des expérimentations multiples sur le territoire, et dans cette sphère, ce sont bien les entités locales, villes et collectivités, et souvent leur bras armés opérationnels, les SEM et autres aménageurs, qui sont allés le plus loin dans le soutien, l’accueil voir l’appel à l’urbanisme transitoire au sens de la nouvelle façon d’engager les projets. L’urbanisme transitoire est moins un « outil de politique publique » qu’une nouvelle forme d’action publique.
Parmi les définitions de l’Action publique on trouve : « Ensemble des actions engagées par les pouvoirs publics pour répondre à un problème mis à l’agenda politique ». Et c’est peut-être là qu’on peut expliquer l’engouement pour l’urbanisme transitoire, qui n’est pas un modèle mais bien une démarche permettant d’engager des projets (urbains) quand le contexte est sensible, complexe en renversant l’ordre entre l’action et la programmation !
Expérimentation ?
Quand l’agenda politique décide de faire bouger un territoire mais que la programmation urbaine n’est pas évidente (en termes économiques, faible rentabilité de l’immobilier qui ne permet pas d’attirer des investissements, en termes sociétales, pour engager un dialogue dans des territoires délaissés, endormis, sensibles, et en termes techniques de nuisance sur le voisinage de travaux et chantiers importants), l’expérimentation positive que l’urbanisme transitoire propose est finalement une façon d’entrer en projet ! L’urbanisme transitoire a finalement su imposer deux hypothèses fortes : d’une part l’implication des forces en présence des territoires que sous-tendent l’occupation temporaire et d’autre part l’ouverture des possibles que promettent les Tiers-Lieux.
L’urbanisme transitoire s’impose-t-elle comme une « nouvelle » méthode d’expérimentation de l’action publique dans un environnement de plus en plus complexe ?
Mercredi 24 mai, de 19h00 à 21h00
13 Rue Santeuil, 75005 Paris