Marie-Eve TAYOT est chargée de mission Innovation et Transformation Numérique à la Région Nouvelle-Aquitaine. Elle nous en dit plus sur son parcours, son métier et son envie de contribuer au bien-vivre, à l’attractivité et à l’économie de son territoire.
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Pendant ma thèse de doctorat en lettres modernes, j’ai participé à un concours de création d’entreprises. Notre projet portait sur la mise en place d’un outil numérique d’intelligence économique sémantique. Cette expérience de 6 mois a radicalement changé ma vision du monde professionnel. J’ai pu expérimenter les logiques d’innovation, de business model, de rentabilité et découvrir le monde de l’entreprise.
Mon expérience de près de 5 ans comme chargée de mission auprès du préfet de région Alsace à Strasbourg (2001-2006) a été un second révélateur. C’est là que j’ai découvert le sens du service public et le plaisir de déployer des missions d’aménagement numérique au service des territoires. Puis j’ai rejoint le Département du Rhône, en tant que Responsable du service multimédia, et, comment dire ? Je me suis frottée au management ! Je me suis découverte et j’ai appris, je l’espère, l’humilité.
C’est là que j’ai découvert le sens du service public et le plaisir de déployer des missions d’aménagement numérique au service des territoires.
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En 2014, j’ai rejoint la Région Aquitaine (puis Nouvelle-Aquitaine). D’abord en tant que responsable de la communication du développement économique. Ce poste m’a beaucoup amusée, stressée et il m’a appris cette dimension particulière du service public, qu’est la communication institutionnelle auprès des entreprises. Cette mission m’a donné envie d’être au plus près du monde entrepreneurial. Depuis 2017, j’accompagne et anime la transformation numérique des entreprises et la filière numérique sur les territoires de la Haute-Vienne, Corrèze, Creuse et Dordogne.
Concrètement, la Région Nouvelle-Aquitaine propose des dispositifs d’accompagnement des entreprises (Aide au conseil en stratégie numérique, aide à la transformation numérique, aide au recrutement d’un cadre stratégique en charge de la transformation numérique, etc.). Mon rôle consiste à communiquer sur ces dispositifs auprès des partenaires (chambres consulaires, organisations professionnelles) et entreprises du territoire. J’accompagne et j’instruis les demandes d’aides relatives à ces dispositifs. Je travaille en collaboration avec les chambres consulaires, le cluster IT (le réseau des entreprises numérique du limousin) et l’agence régionale d’innovation (ADI). J’anime par ailleurs la filière numérique sur le territoire concerné en lien avec l’écosystème des PME, grands groupes et startups qui compose le cluster IT. D’autre part, dans le cadre de ces missions, nous construisons au sein de la Délégation numérique une stratégie régionale sur la responsabilité et la sobriété numérique.
Il y a une véritable diversité dans les entreprises accompagnées (secteurs d’activité, nombre de salariés, territoire d’implantation, etc.) et dans le regard de la dirigeante ou du dirigeant sur le digital. C’est ce qui rend dynamique la mission. Il n’y a pas un projet qui ressemble à un autre. Mon métier, comme son nom l’indique comporte presque une dimension « religieuse », dans le sens de propager une pédagogie, un souffle sur la nécessité pour les entreprises d’engager une transformation numérique. Ce n’est pas toujours simple, mais c’est un défi qui renouvelle notre métier.
Mon métier, comme son nom l’indique comporte presque une dimension « religieuse », dans le sens de propager une pédagogie, un souffle sur la nécessité pour les entreprises d’engager une transformation numérique.
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Enfin, c’est très valorisant quand une entreprise vous informe des bienfaits générés par la transformation digitale en son sein (bien être des salariés, formation, augmentation du CA, etc.).
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Le Sens. J’y suis arrivée un peu par hasard, et j’y suis restée par choix et j’ai même passé le concours d’attachée. J’ai eu la chance d’être sur des missions, tant au sein de la fonction publique d’Etat, que de la Territoriale, qui avaient du sens.
Quoi de plus gratifiant que de se lever le matin, en se disant qu’on participe au bien-vivre, à l’attractivité et à l’économie du territoire ?
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C’est pourquoi je suis restée. Les actions qui découlent des politiques déployées impactent le territoire, les femmes et hommes qui y vivent. Et quoi de plus gratifiant que de se lever le matin, en se disant qu’on participe au bien-vivre, à l’attractivité et à l’économie du territoire ?
C’est de conserver l’humain au centre. Les défis sont multiples, complexes et souvent contradictoires. Il faut les aligner, garder du bon sens et de l’humain comme axe structurant.
L’exercice de nos missions (du moins pour la délégation numérique) est plutôt collective. Nous avons réalisé un Digital Tour avec mes collègues et mon élu en 2017, j’ai en tête de beaux exemples de transformation digitale. A mon sens, ce sont plutôt des réussites collectives, plutôt qu’individuelles.
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Laisser libre cours à l’initiative individuelle, prendre des risques, collaborer, tester, échouer, rire et recommencer.
« Ne restez pas plus de 4 ans sur une mission, ça vous usera. »
« Mens sana, in corpore sano. »