Aujourd’hui, nous allons à la rencontre de Célia Vauthier, étudiante en Génie Economique & Master Macroéconomie et Politiques Européennes et porte-parole de la commission Travail au Parlement des Jeunes.

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Parlement des Jeunes : prendre la température de la jeunesse sur les grandes thématiques d’avenir

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🔎 Le Parlement des Jeunes en quelques mots ?

Le Parlement des Jeunes est une initiative lancée par le fondateur d’Entrepreneur d’Avenir, un collectif d’entrepreneurs à impact qui souhaitent contribuer positivement à la qualité de vie au travail, aux équilibres sociétaux, environnementaux et territoriaux. L’objectif fixé était de réunir 170 jeunes de 16 à 24 ans, d’horizons, d’âges et de classes sociales différentes pour constituer un Parlement le plus représentatif possible. Le thème de notre Parlement est « Fragilités et rêves d’une génération ». Il est question de faire entendre la voix des jeunes sur 10 thématiques : process d’intelligence collective, écologie, consommation, éducation, autonomie financière, travail, numérique, inclusion, santé, place des jeunes, société et citoyenneté.

⚙️ Votre méthode ?

Un appel à candidature a été lancé. Plus de 500 jeunes ont candidaté en présentant succinctement leurs parcours et les causes qui leur tiennent à cœur. 170 jeunes ont ainsi été sélectionnés. Nous avons participé à trois sessions d’une demi-journée en visioconférence pour nous rencontrer et échanger autour de nos expériences respectives. Nous avons ensuite été répartis sur les 10 thématiques afin de partager nos retours d’expérience. A titre d’exemple, sur le thème du travail , j’ai rapidement évoqué la difficulté qu’on rencontre pour trouver une alternance.

Dans un second temps, nous nous sommes concertés pour énoncer notre futur idéal pour 2023. En partant de ce “monde rêvé” nous avons ensuite proposé des pistes de solutions qui permettraient de concrétiser ces aspirations. Enfin, nous nous sommes tous retrouvés au Conseil Économique Social et Environnemental (CESE) pour une restitution de nos travaux. En tant que porte-parole de la commission travail, j’avais pour mission de mettre en lumière nos échanges et de présenter notre projet. Dans la matinée, nous avions un entraînement à la prise de parole avec l’association makesense. L’après-midi, chaque commission a pu exprimer ses préoccupations et livrer le ressenti et les attentes des jeunes. Nous avons eu l’opportunité d’échanger avec différentes personnalités présentes pour l’occasion : journalistes, associations, représentants du monde de l’entreprise et de la politique. 

✊ Les grands défis identifiés par le Parlement des Jeunes ?

Sur le thème du travail, de grandes inquiétudes ont été exprimées autour de la question de l’employabilité. Nous avons le sentiment que la durée des études que nous poursuivons n’est pas rentabilisée par les perspectives professionnelles qui s’offrent à nous. En sortie de master 2, beaucoup se retrouvent confrontés à des employeurs qui demandent de l’expérience de terrain. Malgré nos années d’études, nos stages et nos alternances, on nous reproche souvent une “absence d’expérience professionnelle.”. 

Nous avons le sentiment qu’il y a un décalage entre notre investissement scolaire et les gains que cela génère en matière d’employabilité. 

Nous avons le sentiment qu’il y a un décalage entre notre investissement scolaire et les gains que cela génère en matière d’employabilité. Le décalage entre le système d’enseignement supérieur et les attentes des recruteurs est un point qui est revenu très souvent. La question de l’égalité femmes/hommes dans les postes de direction ainsi que celle de la place des jeunes dans les comités de direction ont également animé nos débats. Dans tous les groupes de travail, il a été question de retravailler la place des jeunes dans la société. Nous sommes convaincus que les jeunes ont des idées novatrices à proposer pour contribuer positivement aux grandes évolutions sociétales.

☁️ Votre regard sur le monde du travail de demain ?

Nous aimerions que le parcours scolaire soit plus concret et qu’il fournisse les soft-skills nécessaires à notre entrée sur le marché de l’emploi. Un pas vient d’être fait avec l’introduction d’un cours de familiarisation à la finance dans les lycées. L’éducation aux questions financières, économiques et budgétaires est essentielle dès le plus jeune âge. Dans cette même idée, nous aimerions que soient proposé aux lycéens des ateliers pour se préparer à la recherche d’emploi : rédiger un CV, identifier les compétences à valoriser auprès des recruteurs, organiser sa recherche d’emploi et de stage, développer son réseau… Pour certains, ces clés sont transmises dans la sphère familiale mais ce n’est pas le cas de tous les jeunes.  

Ces propositions me tiennent à cœur et résonnent avec mes missions actuelles. Dans le cadre de mon master, je réalise une alternance au sein d’un service déconcentré de l’Etat qui travaille justement sur l’insertion professionnelle des jeunes. Nous travaillons en collaboration avec les Missions Locales qui sont justement en charge de cette mission mais avec des jeunes qui sont déjà sortis du système. Nous souhaitons anticiper cette action pour réduire les barrières à l’entrée qui peuvent désarmer certains jeunes.

💪 Ce qui vous motive le plus ?

Cela fait un petit moment que je m’intéresse aux politiques liées à l’emploi et à l’insertion professionnelle des jeunes. En rejoignant la Direction régionale et interdépartementale de l’économie, de l’emploi, du travail et des solidarités, je voulais voir concrètement comment sont pilotées et évaluées ces politiques publiques. In fine, j’aimerais beaucoup travailler sur ces questions en administration centrale. Avant cela, j’ai besoin de comprendre comment ces politiques s’articulent sur le terrain. Si je suis un jour amenée à prendre des décisions, je veux pouvoir les prendre en connaissance de cause. Je veux pouvoir dire : “Non, j’ai vu comment ça se passe sur le terrain, cette solution ne pourra pas fonctionner.”

🎯 Pourquoi le service public ?

Le service public a toujours été une évidence pour moi. Je veux me coucher le soir en ayant eu l’impression d’avoir été utile à quelqu’un. 

L’utilité de mon action, je la perçois dans cette proximité avec les usagers.

Dans le cadre de mes missions, je rencontre les associations, les Missions Locales et les jeunes qui bénéficient des dispositifs publics d’aide à l’insertion. L’utilité de mon action, je la perçois dans cette proximité avec les usagers. Je me suis toujours projetée dans le service public pour ces raisons.