Aurélie Vieillefosse est Sous-directrice usages numériques et innovation au ministère de la Transition écologique. Nous sommes allés à sa rencontre pour vous faire découvrir son parcours et sa vision de l’innovation publique et du numérique.
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Après une formation d’ingénieur des eaux et forêts, j’ai rejoint très vite le ministère de la Transition écologique.
C’est l’envie de comprendre et de résoudre de grands sujets de société qui a guidé mon parcours. L’environnement est au cœur de nos vies et je souhaitais participer à cette transition écologique. Aujourd’hui, je suis en charge des usages numériques et de l’innovation au sein du Ministère. De la même manière que pour les sujets environnementaux, ce qui me plaît dans le numérique, c’est qu’il façonne nos vies.
De la même manière que pour les sujets environnementaux, ce qui me plaît dans le numérique, c’est qu’il façonne nos vies.
En tant que Sous-directrice des usages numériques et de l’innovation, je fais le grand écart entre des sujets très pratico-pratiques (comme celui des équipements numériques) et des sujets plus globaux comme l’environnement numérique de travail et la transformation digitale. Je suis notamment chargée du suivi des projets de La Fabrique numérique, l’incubateur de projets digitaux du Ministère. Avec le télétravail à grande échelle pendant le confinement, ma direction a d’ailleurs été en première ligne sur le sujet.
Ce qui est intéressant c’est de voir qu’un Ministère peut avoir un impact via le levier numérique au-delà de son rôle réglementaire.
Ce qui est intéressant c’est de voir qu’un Ministère peut avoir un impact via le levier numérique au-delà de son rôle réglementaire. Et certains projets numériques nécessitent d’ailleurs de faire évoluer la réglementation. C’est notamment le cas de Trackdéchets, startup développée au sein de la Fabrique numérique qui a pour but d’assurer la traçabilité des déchets.
J’avais la conviction de vouloir travailler pour le bien commun. J’ai appris avec l’âge qu’on peut aussi y contribuer dans le secteur privé mais je voulais m’engager plus particulièrement pour l’action publique.
C’est sans doute les projets que nous développons à La Fabrique numérique qui me rendent la plus fière. En effet, ce n’est pas si simple de porter un incubateur car il faut toujours prouver notre impact et arriver à convaincre au sein du Ministère.
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L’environnement bien sûr mais également les problématiques d’indépendance et de souveraineté numérique. Ce sont des questions passionnantes mais pour lesquelles il n’est pas toujours simple de trouver le bon positionnement.
J’aime beaucoup la citation d’Albert Einstein : « Au milieu de chaque difficulté se trouve une opportunité ».
Le livre Digital Transformation at Scale : Why the Strategy is Delivery (Andrew Greenway). Je me suis vraiment retrouvée dans ce livre. Il explique la transformation réalisée par l’Unité numérique du gouvernement britannique Government Digital Service (GDS). Bien qu’écrit il y a quelques années par un britannique, il reflète bien les enjeux actuels de la transformation numérique du secteur public français.
Le service public est en train de s’ouvrir et il s’ouvrira de plus en plus pour les profils numériques. Et au-delà des profils tech, on a besoin de personnes intéressées par la transformation numérique et qui ont une très bonne compréhension globale de ses enjeux. Il faut lever un frein : il n’y a pas forcément besoin de savoir coder pour travailler dans la transformation numérique. Beaucoup de femmes s’autocensurent par rapport à cette idée reçue. Je les encourage vivement à me rejoindre sur ces sujets passionnants.
Il faut lever un frein : il n’y a pas forcément besoin de savoir coder pour travailler dans la transformation numérique.
Si j’ai fait le choix de travailler en faveur de la transformation digitale, c’est que j’ai la conviction que le numérique sera au cœur de tous les sujets. Demain, tout décideur public devra avoir une culture numérique.
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