Leila El-Kadaoui est enseignante stagiaire au sein de l’Académie de Besançon. Nous sommes allés à sa rencontre pour vous faire découvrir son parcours et sa vision du secteur public de l’éducation.
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SON PARCOURS AU COEUR DU SECTEUR PUBLIC DE L’ÉDUCATION
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🔑 Les moments clefs de votre parcours ?
Après un bac technologique, j’ai intégré une école de commerce et de gestion. Puis, j’ai rapidement eu besoin de trouver un emploi. C’est ainsi que je suis arrivée, un peu par hasard dans le monde de l’éducation, en tant qu’accompagnatrice d’élèves en situation de handicap (AESH). Au fur et à mesure des années, je me suis aperçue que ce qui me motivait par-dessus tout, c’était de bâtir une relation de confiance avec les jeunes. A partir de là, je me suis interrogée sur la meilleure façon de les accompagner dans leur parcours. J’ai d’abord passé un diplôme d’aide médico-psychologique, puis un diplôme d’éducateur spécialisé avant d’intégrer un lycée professionnel.
J’ai découvert une équipe de professionnels qui avaient une grande considération pour les élèves.
J’y ai découvert une équipe de professionnels qui avaient une grande considération pour les élèves. Cela m’a poussée à me lancer et à passer le concours d’enseignante. Je l’ai passé 4 fois avant de l’obtenir. Mon parcours n’a pas été simple mais il me permet aujourd’hui d’enseigner à mes élèves la persévérance.
👉 Le cœur de vos missions ?
Le cœur de ma mission, c’est l’accompagnement des élèves. Il s’agit de les soutenir dans leurs projets scolaires et dans leur épanouissement. Nous formons des futurs professionnels mais nous aidons surtout les jeunes à se construire en tant qu’humain. Au-delà du savoir-faire, c’est surtout le savoir-être qui fait la différence pour trouver sa place en société. C’est pourquoi, autant que possible, j’essaie d’individualiser ce travail.
Lorsqu’on travaille avec des jeunes, on travaille avec de la porcelaine humaine.
Lorsqu’on travaille avec des jeunes, on travaille avec de la porcelaine humaine. C’est fondamental de prendre en compte leurs singularités et leur parcours de vie pour les aider à se construire. Les élèves avec lesquels je travaille ont déjà énormément de compétences mais ils sont encore trop jeunes pour les exploiter correctement.
⚡️ Ce qui vous motive le plus dans votre job ?
Le plus gratifiant dans mon travail, c’est de suivre l’évolution des élèves. Regarder leur évolution entre le 1er septembre et le 7 juillet, permet de mettre en lumière leur progression. C’est très motivant, pour eux comme pour nous. D’ailleurs, je fonctionne toujours en “méthode sandwich” : valoriser les progrès effectués, présenter les axes d’amélioration et re-valoriser l’élève pour renforcer sa confiance en lui. J’ai eu ma plus belle récompense l’année dernière lorsqu’une élève m’a dit : “Merci madame, grâce à vous j’ai fait la paix avec l’école.”
👉 Les qualités indispensables ?
L’imagination : pour rendre les élèves curieux et ne pas les décourager, il faut leur proposer des supports ludiques. L’observation : pour accompagner les élèves, il faut comprendre leurs parcours et s’adapter à qui ils sont.
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SA VISION DU SECTEUR PUBLIC DE L’ÉDUCATION
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🎯 Pourquoi le service public ?
C’est mon histoire personnelle qui m’a poussée vers le service public et vers le secteur de l’éducation. Je suis arrivée en France à l’âge de 14 ans. En Algérie, j’étais une très bonne élève. Lors de mon arrivée à l’école en France, un jour, le maître a montré un triangle et je me suis mise à pleurer car je ne savais pas ce que c’était. Ce maître, monsieur Bartaud (de l’école élémentaire Charles Fourier à Besançon) m’a aidé à surmonter les difficultés. Toute ma vie j’ai gardé monsieur Bartaud dans un coin de ma tête en me disant que si un jour j’en avais l’occasion, j’aimerais enseigner avec le même engagement. Au départ, je ne m’en sentais pas capable mais au fil des expériences, les professionnels de l’éducation que j’ai rencontrés m’ont toujours soutenue et encouragée. Nous partageons les mêmes valeurs et la même vision des élèves. Aussi grâce à eux, j’ai beaucoup de plaisir à travailler et évoluer dans le secteur de l’éducation.
🌟 Le projet dont vous êtes la plus fière ?
Dans le cadre du “Chef d’oeuvre”, un travail collaboratif et pluridisciplinaire réalisé l’année du bac en lycée professionnel, j’ai travaillé avec une classe sur le recyclage des livres. Ensemble, nous avons monté une bourse aux livres. Ce n’était pas gagné car au départ, la lecture ne les intéressait pas beaucoup. Mais au fur et à mesure du projet, ils se sont prêtés au jeu, ils ont commencé à fouiller, à me poser des questions sur les auteurs, à regarder quelques couvertures, à lire quelques pages… Lorsque nous avons demandé aux élèves de créer une affiche pour inviter les habitants à notre boutique éphémère, une des élèves a proposé en guise de slogan : “J’accuse Emile Zola d’être un bon écrivain.” On a beau vouloir lutter contre les préjugés, on se dit parfois “ils n’ont pas cette référence” … et pourtant !
☁️ Les grands défis à venir pour le secteur de l’éducation ?
Le grand défi, c’est celui de réussir à faire en sorte que les jeunes fassent la paix avec l’école. Notre mission c’est de ne perdre personne en route et de faire en sorte que tous les élèves s’accrochent, persévèrent et s’émancipent grâce à l’école. Sans quoi, notre élève en porcelaine se casse en mille morceaux. Pour cela nous devons leur apporter des connaissances, évidemment, mais nous devons surtout les accompagner en tant qu’individus. Nous devons apprendre à mieux les comprendre. Nous devons cultiver chez eux l’envie, la confiance et la motivation. C’est ce qui peut faire toute la différence.
💙 La meilleure raison de s’engager ?
C’est à travers l’accompagnement des jeunes que nous construisons la société de demain. Il n’y a pas meilleure raison de s’engager !
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Article réalisé en partenariat avec l’académie de Besançon.