Dans le cadre de notre étude « Tour du monde des innovations RH », nous sommes partis à la découverte des expérimentations les plus audacieuses, qui font bouger les lignes des RH ( recrutement, onboarding, mobilité, travail collaboratif, formation…) dans le secteur public.
Embarquez avec nous au Canada, avec Chad Hartnell, Directeur des opérations de l’Unité Impact & Innovation au sein du Gouvernement du Canada et Valérie Anglehart, coordonnatrice de programme « Impact Canada », et découvrez leurs défis RH.
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Nous avons mis en place le programme Impact Canada en 2018 qui vise à recruter de nouveaux talents externes à la fonction publique pour perfectionner les expertises du gouvernement. Il s’agit d’aider le secteur public à livrer les meilleures politiques publiques aux Canadiens dans 4 domaines : les sciences comportementales, les financements novateurs, la mesure de l’impact et les “prix et défis” (une approche d’innovation ouverte conçue pour proposer des solutions novatrices face aux grands enjeux gouvernementaux actuels).
Dès le départ, nous étions convaincus que pour recruter de nouveaux talents dans ces disciplines, nous allions devoir mettre en place une méthode de recrutement novatrice. Notre parti pris a été de parier sur les compétences, davantage que sur le CV et les expériences professionnelles passées des candidats. Traditionnellement, les procédures RH du gouvernement canadien sont longues, bureaucratiques et pas des plus attractives.
Nous avons décidé de miser sur une plateforme plus graphique, plus humaine et plus pédagogique.
Nous avons décidé de miser sur des méthodes de recrutement à rebours des schémas classiques pour développer notre propre plateforme. Nous l’avons souhaitée plus graphique, plus humaine et plus pédagogique.
Du côté des organisations publiques, ce sont elles qui nous contactent pour nous faire part de leurs besoins. Elles nous font part de leurs projets à venir et à partir de là, nous identifions les personnes ressources. Des besoins et des missions bien qualifiées sont autant de chances d’attirer les bons profils.
Des besoins et des missions bien qualifiées sont autant de chances d’attirer les bons profils.
Pour recruter des candidats, nous regardons leurs compétences et leur capacité à les appliquer dans l’environnement du secteur public. Pour cela, nous avons établi plusieurs phases d’évaluation. D’abord, les candidats répondent à une série de questions orales qui nous permettent d’évaluer leurs savoirs-faire, que nous étudions plus en profondeur lors d’un second examen écrit.
Enfin, une rencontre permet de mettre l’accent sur les capacités relationnelles, le leadership et la personnalité des candidats. Contrairement aux processus gouvernementaux traditionnels, ces campagnes de recrutement sont réalisées en 3 mois. Ce qui fait la force et la spécificité de ce programme, c’est sa capacité à attirer de nouvelles compétences et à créer des synergies entre les ministères qui partagent des pratiques de pointe. La coopération est un levier indispensable pour conduire des démarches innovantes. Cela nous permet d’identifier de nouvelles solutions sur les enjeux prioritaires du gouvernement.
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Les talents recrutés peuvent travailler sur des sujets de mesure d’impact ou de sciences comportementales. Mais cela implique une remise en cause assez forte de leurs méthodes de travail. Malgré leur engagement de départ, il arrive que certains ministères ne parviennent pas aux objectifs fixés.
C’est pourquoi nous réalisons des études régulières afin d’évaluer l’appropriation des nouveaux dispositifs déployés. Notre rôle consiste à réaliser les ajustements nécessaires pour aider les organisations d’accueil à tirer parti du programme Impact Canada.
Un des facteurs clés de succès repose sur la bonne intégration des nouveaux collaborateurs. C’est pourquoi nous avons créé un programme d’intégration sur mesure pour les orienter et leur permettre de se familiariser avec les rouages du gouvernement.
Les ministères sont experts dans les politiques publiques qu’ils traitent, cependant, ils ont besoin d’aide ou de compétences techniques complémentaires pour impulser une dynamique d’innovation et conduire des démarches qui suscitent l’adhésion et facilitent les changements de perspectives. Il s’agit également de porter un regard neuf sur les dispositifs existants. Ce qu’il faut en retenir, c’est que dans une organisation, la diversité des compétences est précieuse.
Je suis fier d’un de nos projets basé sur les sciences comportementales. Le propre de l’approche comportementale consiste à prendre en compte la réalité et la complexité des situations des citoyens pour faire gagner en efficacité les politiques publiques qui leur sont adressées.
Lors de la crise sanitaire, nous avons mobilisé notre vivier d’experts en sciences comportementales pour adresser les messages du gouvernement et aider les Canadiennes et les Canadiens à accéder aux informations leur permettant de se protéger et de protéger leurs proches. Un bureau dédié a été constitué au sein de l’Agence de la santé publique du Canada pour réaliser ce travail.
Dans ce contexte difficile, l’apport des sciences comportementales a pu être mis en lumière et nous en sommes très fiers.
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Il est désormais question de reproduire ce modèle dans d’autres ministères pour améliorer nos résultats environnementaux ou encore pour réduire l’impact des stéréotypes et agir en faveur de la diversité et de l’inclusion. Nous veillons à nous positionner sur les priorités et sur les projets clefs du gouvernement.
Notre rôle consiste également à évaluer le niveau de maturité des différents organismes publics et à identifier les plus prêts à intégrer nos méthodes pour optimiser les chances de réussite. In fine, améliorer l’impact des politiques publiques pour les usagers et accompagner la transformation managériale pour les agents.
Nous avons une idée novatrice mais pour que celle-ci passe à l’échelle supérieure, nous devons évaluer avec rigueur les expérimentations qui sont menées pour défendre les méthodes qui fonctionnent. Les tests font partie intégrante de notre façon de travailler. Expérimenter c’est commencer petit puis mettre à l’échelle les solutions efficaces.