Aujourd’hui nous allons à la rencontre de Chloé Baillif, ambassadrice Profil Public et Cheffe de cabinet à Mairie du Port. Ses domaines de prédilection ? Les sciences politiques, la modernisation de l’action publique et l’innovation sociale.
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J’ai fait mes études à Sciences Po Paris : mon bachelor sur le campus franco-allemand à Nancy et mon master à Paris. Par la suite, j’ai travaillé dans le privé à Paris et aux Etats-Unis, puis il y a un an et demi je suis revenue habiter à l’île de La Réunion, mon île natale. J’ai rejoint le secteur public en travaillant en collectivité, un secteur que j’ai appris à découvrir. J’ai d’abord travaillé au sein de la communauté d’agglomération du Territoire de la Côte Ouest (TCO) et depuis 8 mois, je travaille au sein du cabinet de la Mairie du Port. En parallèle, je suis engagée au sein de deux associations : “Réunionnais de Retour au pays” et le Think Tank “Des Jeunes pour l’Avenir de la Réunion”.
En collectivité, j’ai tout de suite trouvé les problématiques très intéressantes et concrètes. J’y ai découvert la diversité des métiers et des compétences locales. Je me suis aussi rendue compte que mes proches, ma famille et mes amis, n’étaient pas forcément au courant de ce qu’on y faisait. Il y a une vraie méconnaissance des métiers du secteur public et un manque d’attractivité, en partie liée à des idées reçues.
Il y a une vraie méconnaissance des métiers du secteur public et un manque d’attractivité, en partie liée à des idées reçues.
Personnellement, je constate tous les jours à quel point le secteur public est dynamique. On y voit beaucoup d’innovation et une capacité d’adaptation incroyable de la part des collaborateurs. L’abnégation et le sens de l’intérêt général chevillé au corps des personnes que j’ai rencontrées est d’ailleurs l’enseignement le plus marquant de mon parcours. C’est pourquoi je souhaite donner envie aux autres de s’engager dans cette voie !
La situation est encore plus marquante dans mon travail quotidien : les métiers de collaborateurs de cabinet ne sont pas bien connus. Ils consistent à faire le trait d’union entre les élus, l’administration et l’autorité. Ce sont des métiers extrêmement exigeants mais très stimulants.
Créer de la résilience collective et individuelle au sein des organisations. Pour cela, rien de mieux que de faire confiance à l’intelligence collective !Apporter une vision juste et nuancée de l’action des collectivités locales, loin des idées reçues et des clichés.
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“Agis dans ton lieu, pense avec le monde”, une citation d’Edouard Glissant. C’est une phrase que je me répète souvent depuis que je suis revenue à la Réunion. Pour moi, le vrai changement ne peut venir que si on commence à agir sur soi et autour de soi. Mais ce n’est pas pour autant qu’on doit perdre de vue que nous faisons partie d’un ensemble plus vaste. Nous pouvons apprendre beaucoup en gardant un œil ouvert et attentif sur ce qu’il se passe ailleurs.
Le livre de Corinne Morel Darleux “Plutôt couler en beauté que flotter sans grâce”. C’est un essai philosophique qui questionne notre société et notre capacité à faire face collectivement aux défis planétaires. Je pourrais citer aussi le film “Don’t Look Up” que j’ai vu récemment et qui m’a beaucoup marquée.
Je suis hyperactive et touche à tout : mon souhait serait d’avoir plus de 24 heures dans une journée pour pouvoir faire tout ce dont j’ai envie … Plus sérieusement, j’ai envie de continuer à apprendre de mon métier et des autres, à m’engager dans des collectifs associatifs et bien sûr, continuer à m’émerveiller devant les mille et une merveilles que La Réunion a à offrir…
La webconférence que je vais animer avec Joseph le 27 avril parle de transformation dans les collectivités. C’est un sujet qui me passionne autant parce qu’il est aussi nécessaire que complexe à mettre en œuvre. En effet, il faut faire preuve de créativité et de persévérance lorsqu’on met en œuvre des projets de transformation dans les organisations. Pour autant, je vois tous les jours des innovations organisationnelles dans la façon dont les collectivités locales s’adaptent aux nouvelles contraintes. L’innovation, ce n’est pas forcément mettre en œuvre des projets hyper “flashy”, ça peut être tout simplement trouver une nouvelle façon d’organiser les horaires d’un service pour que chacun se sente à sa place. Je trouve que ces innovations du quotidien ne sont pas suffisamment valorisées. C’est précisément ce que nous allons essayer de faire le 27 avril : inscrivez-vous !