
Aujourd’hui, nous allons à la rencontre de Léa Leuridan, étudiante en Master 2 de sciences politiques à l’Université de Lille. Elle est également membre de notre programme Ambassadeur Profil Public. Dans cet entretien, elle nous partage son parcours ainsi que ses aspirations.
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C’est en 2019, au sein de la Prépa IEP de l’Université de Lille, que j’ai entamé mon parcours dans l’enseignement supérieur. L’année a été marquée par l’irruption du Covid-19, et comme beaucoup, j’ai dû jongler entre cours en présentiel et enseignement à distance. Malgré ce contexte inédit, j’ai réussi à valider en parallèle ma première année de licence d’histoire, également à Lille.
Loin de me décourager, cette expérience m’a donné le goût de l’autonomie. J’ai choisi de poursuivre ma formation à distance en intégrant l’Université de Besançon pour mes deuxième et troisième années de licence. En parallèle, j’occupais un emploi à temps plein dans la restauration à Lille. Un rythme soutenu, certes, mais qui m’a permis de cultiver rigueur, persévérance et sens des responsabilités.
Avec ce bagage, j’ai eu envie de renouer avec les sciences politiques, un domaine qui m’a toujours passionnée. J’ai donc intégré le Master 2 « Métiers de l’action territoriale » à l’Université de Lille, déterminée à me préparer aux enjeux concrets des politiques publiques locales – en particulier ceux liés à la transition écologique, un sujet qui me tient profondément à cœur.
Au fil de mes stages, j’ai dessiné les contours d’un projet professionnel qui s’articule autour de l’intérêt général et qui répond à ma volonté d’avoir un impact concret et perceptible. Au Conseil départemental du Nord, j’ai découvert les défis très concrets de la mobilité : comment repenser les déplacements, encourager d’autres habitudes et réduire la place de la voiture individuelle… Le tout en respectant les contraintes du quotidien comme celles de l’environnement. Une mission technique et humaine, qui m’a passionnée.
J’ai poursuivi mon parcours au sein de la communauté urbaine de Dunkerque sur des enjeux de stationnement et de logistique. Ces sujets sont souvent invisibles mais essentiels à la vie des villes.
Ces expériences m’ont donné envie d’aller plus loin. Me préparer au concours d’attachée territoriale est pour moi une étape logique : celle qui me permettra de prendre des responsabilités à la hauteur de mes convictions.
Depuis plus de dix ans, l’écologie est au cœur de mon engagement. Ce n’est pas un simple sujet d’intérêt : c’est un fil rouge qui traverse mes choix, mes actions et mes convictions. Et il est important pour moi d’agir. Chaque année, je m’investis dans l’organisation du World Clean Up Day, convaincue que les actions locales peuvent contribuer à un changement global. Je participe aussi à des événements culturels comme le Main Square Festival à Arras, pour sensibiliser, sur le terrain, à la réduction des déchets et à l’importance des gestes responsables.
La question des inégalités femmes-hommes me touche également profondément. Même sans être affiliée à une structure militante, je m’efforce d’ouvrir la voie dans mes cercles professionnels et personnels. En partageant mes expériences, en posant des mots justes, j’espère encourager d’autres femmes à prendre leur place, à oser des parcours qu’on leur a trop souvent fermés.
J’ai toujours eu une curiosité insatiable, une envie constante de comprendre le monde qui m’entoure. Mes lectures et mes inspirations gravitent autour de trois grands axes qui me tiennent à cœur : le féminisme, l’écologie et les transformations numériques. Ce sont des sujets qui nourrissent mes réflexions et orientent mon engagement.
Parmi les livres qui m’ont marquée, La Fabrique du crétin digital de Michel Desmurget m’a profondément interpellée. C’est une analyse percutante des effets des écrans sur les plus jeunes, à la fois éclairante et inquiétante. Dans un registre plus acide mais tout aussi percutant, L’Homme politique, moi j’en fais du compost de Mathilde Viot m’a captivée par sa lucidité et son humour grinçant sur les coulisses du pouvoir.
Côté cinéma, mon intérêt pour l’histoire trouve un écho particulier dans le film 1917 de Sam Mendes. Ce récit immersif sur la Première Guerre mondiale m’a touchée autant par sa force visuelle que par l’humanité qu’il dégage. Un rappel puissant de ce que la mémoire collective peut nous transmettre.
Je veux mettre mes compétences au service d’une transition écologique ambitieuse, ancrée dans les territoires. Les questions de gestion des déchets, de mobilité durable ou plus largement de politiques environnementales locales me passionnent. À moyen terme, j’aspire à occuper des postes à responsabilité dans la fonction publique territoriale, pourquoi pas en tant que cheffe de service ou directrice générale adjointe. Et si l’occasion se présente, je n’exclus pas de passer le concours de l’INET en interne.
Ma philosophie est simple : « Rien dans la vie ne vaut la peine si vous ne prenez pas de risque. » Ce goût du défi, je l’ai cultivé tout au long de mon parcours, que ce soit en choisissant une licence à distance ou en construisant un projet professionnel exigeant.
Ce que je cherche au fond, c’est à m’épanouir dans un métier qui ait du sens, en contribuant à mon échelle à un avenir plus juste et plus durable.