Sandra PERES, responsable de l’Agence du Changement et chargée de mission auprès de la directrice générale des services au sein du Département du Var.

« La fonction publique est le cœur du réacteur qui fait avancer la société. »

Aujourd’hui nous allons à la rencontre de Sandra PERES, responsable de l’Agence du Changement et chargée de mission auprès de la directrice générale des services au sein du Département du Var. Dans cette interview, elle nous fait découvrir son métier et sa vision de la fabrique des politiques publiques.

.

SES MISSIONS AU COEUR DU SECTEUR PUBLIC

.

Votre parcours en quelques mots ?

Je suis responsable de l’Agence du Changement au sein du département du Var. Je travaille au sein de la direction générale des services, au plus près des dynamiques de transformation de la collectivité. Mes missions s’articulent autour du conseil en organisation, de la conception et de la mise en œuvre de démarches innovantes, de l’accompagnement et de l’outillage des managers.

Pourquoi le service public ?

J’ai choisi la fonction publique par conviction : pour moi, elle est le cœur du réacteur qui fait avancer la société. C’est là que se prennent les décisions et que notre action transforme concrètement le quotidien de tous.

J’ai commencé ma vie professionnelle sur des missions RH au sein de la fonction publique d’Etat. Assez rapidement, je me suis dirigée vers des missions de conduite de projets. J’aime mobiliser des partenaires, m’engager sur un territoire, favoriser le changement, comprendre les usagers et valoriser l’action publique. Il me semblait logique de poursuivre mon engagement au sein d’une collectivité, au plus proche du terrain.

Les grands défis de l’innovation publique ?

Le fil rouge de l’innovation publique c’est la conviction que l’action publique doit se construire avec les usagers et avec les agents. Notre mission consiste à être au plus proche des besoins. Innover c’est très bien mais il ne faut pas être tout seul dans la fusée. L’innovation n’est pas une fin en soi, elle doit être un accélérateur de solutions. Elle nécessite d’investiguer le champ des possibles et d’associer les bons acteurs.

Construire des solutions durables, désirables et souhaitables. 

Au cœur de nos enjeux, il y a bien sûr le numérique et l’Intelligence Artificielle. Selon moi, notre défi consiste à croiser les approches technologiques, sociologiques, philosophiques ou encore environnementales pour que ces outils s’intègrent au mieux dans nos administrations et dans nos sociétés. Notre rôle c’est de transformer ces opportunités en solutions durables, désirables et souhaitables. Cela implique d’anticiper les impacts à tous les niveaux : métiers de demain, coûts environnementaux, acculturation des usagers…

Comment bâtir une culture de travail basée sur la co-construction ?

On pense souvent à la transformation publique à l’échelle d’un laboratoire avec des équipes dédiées très au fait des méthodes collaboratives et basées sur le design de service. Pour bâtir une culture de travail basée sur la co-construction, il faut parvenir à embarquer à plus grande échelle. Au sein du département, nous avons jugé essentiel d’impliquer pleinement les managers afin que notre démarche imprègne l’ensemble de la collectivité de manière cohérente et durable. Ils jouent un rôle déterminant dans la consolidation et la réussite de notre démarche. 

Pour favoriser l’intelligence collective, de nombreux outils sont à disposition. Selon l’écosystème dans lequel on évolue, ils peuvent parfois sembler accessoires, voire susciter des réticences : crainte de perdre du temps, du pouvoir… Pour être convaincu, il faut expérimenter, toucher du doigt la puissance de ces méthodes. Cela implique de former, d’initier les managers, de démultiplier les occasions de faire vivre des ateliers collaboratifs au plus grand nombre de collaborateurs.

Pour bâtir une véritable culture participative le plus important est de bien délimiter sur quels sujets nous pouvons faire de la co-construction, sur lesquels on se donnera réellement les moyens d’exploiter les résultats pour ne pas décevoir et susciter encore plus d’envie !

Un projet dont vous êtes fière ?

Je repense à un Hackathon que nous avons animé l’an dernier aux côtés de la direction départementale de l’autonomie et de son réseau de partenaires, autour de l’attractivité du métier d’intervenant à domicile. Nous avions à cœur de mettre en lumière ces professions essentielles et de travailler collectivement à leur valorisation. L’agence du changement était au rendez-vous et nous avons convaincus certains collaborateurs de cette direction de co-animer cette journée avec nous. Ils ont relevé le défi avec enthousiasme et ont adoré cette expérience et sont désormais armés pour réitérer d’autres formats de co-construction !

Des ressources pour monter en compétence sur ces sujets ?

Je suis abonnée à la newsletter de la 27ᵉ Région, que je recommande sans hésitation. Elle pousse à explorer plus en profondeur les dynamiques de changement. J’aime également me plonger dans les podcasts de France Culture sur le fonctionnement du cerveau. On y aborde sous l’angle des sciences comportementales comment s’active la créativité ou encore l’apprentissage. Les épisodes sont passionnants car ils bousculent nos certitudes et remettent en question ce que nous pensions savoir sur ces sujets.

.