responsable emploi à la Direction des Ressources Humaines du Département.

« La transition vers le secteur public n’est pas le grand écart que l’on imagine souvent. »

Aujourd’hui, cap sur le Val d’Oise pour découvrir le parcours d’Aurélien Badou, responsable emploi à la Direction des Ressources Humaines du Département. Dans cet échange, il revient sur son cheminement, son passage du secteur privé au service public, et ce qui le motive au quotidien : bâtir un environnement propice à l’épanouissement des talents.

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Du soulier de luxe à la fonction publique

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Les grandes lignes de votre parcours ?

Originaire du Val d’Oise, j’ai suivi des études dans un domaine plutôt éloigné du secteur public et des ressources humaines : le management du luxe. J’ai commencé ma carrière dans les grands magasins parisiens, dans l’univers du soulier.

Premier tournant quelques années plus tard : j’intègre un cabinet de recrutement. Je me spécialise alors dans la chasse de profils en comptabilité, finance et ressources humaines, au service des entreprises du Val d’Oise. Cette expérience m’a permis de plonger dans les réalités du marché de l’emploi local et d’en comprendre les enjeux.

J’ai ensuite rejoint une école nouvellement implantée dans le département, avec pour mission de développer des partenariats avec les entreprises du territoire. Après un second passage en cabinet de recrutement, une rencontre décisive avec le président du comité d’expansion économique du Val d’Oise m’a motivé à rejoindre les équipes de la collectivité. 

Ce choix répondait à une envie profonde : me détacher des chiffres et de la performance commerciale pour me recentrer sur l’accompagnement humain des candidats.

Pourquoi un passage du privé au public ?

Je ne cherchais pas spécifiquement à rejoindre la fonction publique. Mon objectif était avant tout de retrouver du sens dans mes missions, de me sentir utile, et de contribuer à un projet porteur de valeurs. J’avais à cœur de mettre mes compétences au service d’un territoire, de ses acteurs économiques et de ses habitants.

Par un concours de circonstances favorable, c’est le département du Val d’Oise qui a répondu à cette aspiration. Un territoire que je connais bien, auquel je suis attaché, et dont j’ai eu envie de valoriser le dynamisme, les opportunités et les talents. Mon engagement a alors trouvé une nouvelle direction, plus alignée avec mes convictions.

Comment avez-vous vécu cette transition ?

Avec un peu de recul, on réalise que la transition vers le secteur public n’est pas le grand écart que l’on imagine souvent. Certes, il existe des spécificités, notamment des circuits de validation parfois plus longs. Mais soyons honnêtes : dans toute organisation, publique ou privée, il faut composer avec des procédures plus ou moins fluides.

Ce qui fait la différence, selon moi, c’est la possibilité d’agir et de proposer. Dans la collectivité, j’ai trouvé une capacité d’écoute et des marges de manœuvre concrètes pour faire évoluer les pratiques. Il ne s’agit pas simplement d’exécuter, mais de contribuer à enrichir son métier et les façons de faire.  

Votre métier et le cœur de vos missions actuelles ?

En tant que responsable emploi, j’accompagne plusieurs directions stratégiques du département parmi lesquelles la Direction de l’enfance, la jeunesse, la santé et les familles, la Direction des finances, la Direction des services juridiques, ainsi que la Direction de la sécurité et des valeurs républicaines. Mon rôle consiste à les soutenir dans la mise en œuvre de leur stratégie de recrutement, à les accompagner dans leurs projets de réorganisation et à contribuer à l’animation du dialogue social.

Au-delà de ces missions structurantes, nous jouons également un rôle de proximité : le service emploi est un appui quotidien pour répondre aux nombreuses questions RH que peuvent se poser les 4 000 agents du Conseil Départemental du val d’Oise.

Comment créer un cadre où les agents évoluent et s’épanouissent ?

D’abord, il faut se mettre dans la peau d’un candidat : comprendre ses motivations, ce qui le pousse à rejoindre une organisation, mais aussi ce qui pourrait l’y faire rester. On l’oublie trop souvent, mais l’enjeu ne s’arrête pas au recrutement. L’attractivité d’un employeur a du sens si elle s’inscrit dans une logique durable de fidélisation.

C’est gratifiant de pouvoir contribuer à construire un environnement dans lequel les agents peuvent évoluer, trouver leur place et s’épanouir. Pour que cela fonctionne, il faut que les ressources humaines travaillent main dans la main avec le management de proximité. Car au final, ce sont les pratiques managériales qui ont le plus d’impact sur le quotidien des agents. Leur donner de la visibilité, reconnaître leur travail, leur offrir des marges de manœuvre, répondre à leurs frustrations avant qu’elles ne s’installent, voilà les véritables leviers de la fidélisation.