Stéphane Pini est Principal à savoir chef d’établissement du Collège André Masson à Saint-Loup-sur-Semouse en Haute-Saône. Nous sommes allés à sa rencontre pour vous faire découvrir son parcours et sa vision du secteur public de l’éducation.
Le moment clef de mon parcours est certainement le jour où je suis devenu personnel de direction. Auparavant, j’étais professeur d’espagnol dans un lycée. Puis, j’ai eu une envie de servir autrement et d’apporter une aide aux élèves différemment. J’ai donc décidé de passer le concours de personnel de direction. C’est un rôle et un métier très différent mais avec toujours l’envie de faire au mieux pour la réussite des élèves qui nous sont confiés.
Les missions du personnel de direction sont très riches et variées. Les élèves, leur réussite scolaire et leur bien-être sont au cœur de nos préoccupations. Au-delà des élèves, c’est l’humain qui compte car nous gérons également les enseignants et le personnel, en leur accordant une attention toute particulière.
Je prends souvent le chef d’orchestre comme comparaison du métier de direction : il a une partition où chaque musicien a son rôle à jouer. Et je peux vous dire que dans notre institution nous avons des musiciens de talent.
Cela fait maintenant douze ans que je fais ce métier et chaque jour j’éprouve toujours autant de plaisir à pousser la porte du collège. Les journées ne sont jamais les mêmes. Il y a des jours plus difficiles que d’autres certes, mais ces difficultés n’empêchent pas la volonté de travailler. Concrètement, on peut voir très vite le résultat de nos actions. Et quand on ferme la porte le soir, on a cette satisfaction du travail accompli car on a pu solutionner des problèmes et apporter de l’aide. Mais la satisfaction ne revient pas qu’au chef d’établissement, c’est un travail d’équipe. Nous ne sommes jamais seuls. Ce qui fait la richesse du métier, c’est cet éventail de personnes qui se mobilisent tous autour d’une même cause.
Ce qui fait la richesse du métier de personnel de direction, c’est cet éventail de personnes qui se mobilisent tous autour d’une même cause.
Le plus dur dans ce métier, ce sont les situations personnelles difficiles et pour lesquelles nous sommes souvent en première ligne. La maladie ou le décès d’un élève sont toujours des moments extrêmement éprouvants. Nous savons que cela peut arriver, mais nous ne sommes jamais vraiment prêts. Toutes ces situations sont humainement difficiles.
Je regrette que l’éducation nationale soit parfois caricaturée aussi négativement. Notre institution a toujours eu à cœur de se moderniser et de s’emparer des grands défis.
L’éducation nationale a toujours eu à cœur de se moderniser et de s’emparer des grands défis.
Cela fait vingt ans que nous sommes en perpétuelle mutation et j’entends parfois des clichés sur l’éducation nationale qui relève de la méconnaissance de ce qui s’y fait.
Dans les établissements scolaires, on fait beaucoup plus de choses qui dépassent l’enseignement disciplinaire. Outre les connaissances, ce sont les compétences des élèves que nous développons tout au long de leur scolarité. On leur apprend par exemple le savoir nager, le savoir rouler, l’éducation à la santé et à la citoyenneté, les valeurs de la République,… On y fait aussi beaucoup de prévention. En réalité, dans un établissement scolaire, il y a énormément de choses qui sont faites. Chaque fois qu’il y a eu des défis à relever, l’éducation nationale a toujours été présente. Peut-être que le défi est justement de poursuivre cette transformation. Mais ces transformations doivent se faire dans le respect des rythmes et des personnes, car c’est près d’un million de personnels et douze millions d’élèves qui sont touchés.
Chaque fois qu’il y a eu des défis à relever, l’éducation nationale a toujours été présente.
C’est parfois compliqué avec certaines familles qui sont en conflit avec l’Institution. Je souhaiterais qu’elles nous fassent plus confiance, qu’on arrive à travailler main dans la main. Je pense qu’il faut approfondir cette co-éducation et faire en sorte qu’on arrive chacun à se comprendre un peu mieux.
Un autre vœu serait peut-être de réfléchir à une place des grands-parents. On connaît les responsables légaux, mais on peut aussi se dire que les grands-parents d’élèves ont un rôle à jouer – si les parents le souhaitent.
Il y en a tellement. Quand on a des élèves en décrochage scolaire et qu’on arrive à les raccrocher, à ce qu’ils fassent des progrès et qu’ils aient une orientation choisie, c’est une grande fierté. Tout comme tous nos élèves en situation de handicap qui sont pleinement inclus dans nos établissements. Et puis, il y a tout ce qui touche au climat scolaire. Je pense notamment à la mise en place du programme pHARe qui permet de lutter contre le harcèlement scolaire. Mais ce ne sont pas des réussites individuelles, c’est le fruit du collectif.
Avoir l’esprit d’équipe. Dans un établissement scolaire, on a de belles équipes avec des personnels qui sont motivés et qui se donnent au maximum pour leurs élèves. Je suis toujours impressionné par tous ces enseignants qui passent énormément de temps à monter des projets avec leurs élèves (projets pédagogiques, voyages, sorties) et qui arrivent à les amener au-delà de ce qu’on pourrait imaginer.
Enfin, je pense qu’il faut savoir être irréprochable dans ses gestes et dans son comportement. Il y a une notion d’exemplarité chez les chefs d’établissement qui est très importante. Il faut aussi faire preuve de bienveillance et d’écoute, mais aussi savoir quand il le faut être ferme. Il y a des choses sur lesquelles on ne négocie pas, notamment sur tout ce qui touche aux valeurs de la République.
Allez-y ! C’est un métier prenant où il faut donner beaucoup de soi et de son temps, mais c’est un métier où on reçoit aussi énormément. On parle souvent des chefs d’établissement qui sont les pilotes de leur établissement, mais au-delà de cette notion de pilotage, il faut surtout savoir embarquer l’équipage.
Un chef d’établissement doit donc exercer son métier avec tout le sérieux et tout l’humanisme possible. C’est un métier de dialogue où il faut savoir convaincre les équipes et être dans la co-construction, mais il faut également savoir trancher.
Si vous avez envie de servir autrement l’éducation nationale et d’apporter votre pierre à l’édifice, foncez et bienvenue à bord !
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Article réalisé en partenariat avec l’académie de Besançon.