
Aujourd’hui, nous allons à la rencontre de Frédéric, étudiant à Sciences Po Lille et athlète au sein de la Fédération de France Handisport. Il a rejoint le programme Ambassadeurs Profil Public pour contribuer à l’attractivité du service public. Dans cet entretien, il nous parle de son parcours et des causes qui lui tiennent à cœur.
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Je suis actuellement en troisième année de licence en sciences politiques à l’université de Lille. Mon parcours est atypique, à la croisée des sciences, du sport de haut niveau et de l’engagement public. J’ai obtenu un baccalauréat européen avec une spécialisation en ingénierie et sciences du numérique, mention bien. À l’origine, je pensais m’orienter vers une école d’ingénieurs, mais mon intérêt croissant pour les politiques publiques m’a menée vers les sciences politiques, un choix qui me permet aujourd’hui de concilier ma curiosité pour les enjeux techniques avec ma volonté de contribuer à l’intérêt général.
En parallèle de mes études, j’ai mené une carrière d’athlète de haut niveau en handisport, en natation puis en athlétisme. En 2024, j’ai décroché une troisième place aux championnats de France sur 60 mètres, une expérience aussi exigeante qu’enrichissante, qui m’a beaucoup appris sur moi-même. Cette année, j’ai mis entre parenthèses ma carrière sportive pour me concentrer pleinement sur la fin de ma licence et préparer mon admission en master. Le sport de haut niveau m’a transmis des valeurs essentielles : rigueur, résilience et capacité d’adaptation. J’ai également mobilisé ces qualités lors de mon service civique à la mairie d’Arras, mené en parallèle de mes études à Lille.
Aujourd’hui, je poursuis ma formation à l’Institut de Préparation à l’Administration Générale (IPAG) de Lille pour préparer le concours de l’École nationale supérieure de la sécurité sociale. Je m’oriente vers les finances publiques avec l’envie d’avoir un impact concret et durable dans la vie des citoyens.
J’ai découvert le programme Ambassadeurs Profil Public sur LinkedIn, et il a tout de suite retenu mon attention. Ce qui m’a attiré, c’est la possibilité de gagner en visibilité, de rencontrer d’autres personnes engagées, et de mieux comprendre la richesse et la diversité des métiers du service public. Pour moi, rejoindre ce programme, c’est avant tout une façon de continuer à apprendre : en découvrant de l’intérieur le fonctionnement de l’administration, en échangeant avec des professionnels passionnés, et en me préparant concrètement aux concours. Je suis aussi l’un des plus jeunes du programme, ce qui rend l’expérience particulièrement enrichissante : je bénéficie à la fois de l’expertise des autres et de leurs retours d’expérience variés, que ce soit dans la communication publique, les finances, ou d’autres domaines de l’action publique. C’est un environnement stimulant, où l’on apprend autant sur soi que sur les autres.
Les causes liées au handicap et au handisport me tiennent particulièrement à cœur. En tant qu’athlète ayant participé à des compétitions mixtes, réunissant personnes valides et non valides, j’ai pu mesurer à quel point l’accessibilité demeure un enjeu essentiel, encore trop souvent sous-estimé. Les 20 ans de la loi de 2005 sur l’égalité des droits et des chances ont été pour moi l’occasion d’approfondir ces questions et de constater que de nombreux défis restent à relever.
Je suis également très attaché à la jeunesse et à sa place dans la vie publique. Lors de mon service civique à la mairie d’Arras, j’ai participé au lancement du Pass’Sport Jeunes, un dispositif pour favoriser l’accès des jeunes aux activités sportives. J’ai aussi contribué à faire entendre leur voix auprès de la municipalité, et pris part à des projets concrets, comme la rénovation d’un terrain de basket, un projet symbolique, à la fois simple et essentiel. Aujourd’hui, mon engagement au sein du Conseil national de la jeunesse prolonge cette dynamique : je veux porter la parole des jeunes dans les espaces de décision et montrer qu’ils ont toute leur place dans la construction de l’action publique.
« Vivendum momendum » vivre l’instant, tout tenter, tout voir, car tout a une fin. Ces mots traduisent ma philosophie : avancer sans peur, explorer sans certitude, et créer ma propre voie.
J’ai toujours été fasciné par les dystopies, notamment Le Meilleur des mondes d’Aldous Huxley. Ces récits marquent profondément, car ils interrogent la liberté, la fatalité et la place de l’individu face au pouvoir. J’ai aussi une grande admiration pour Le Dernier jour d’un condamné de Victor Hugo, qui offre un regard puissant sur la justice et l’humanité. Et sur une note plus légère, je recommande Garulfo, une bande dessinée où une grenouille rêve de devenir humaine… avant de découvrir que les hommes ne sont pas forcément meilleurs. Une histoire pleine d’esprit qui rappelle, avec humour, qu’il faut toujours savoir regarder au-delà des apparences.
Mon projet professionnel est encore en construction, mais il s’oriente clairement vers le service public. J’aimerais évoluer dans les finances publiques ou au sein d’une administration rattachée au Sénat ou à l’Assemblée nationale. Lors de mon stage en préfecture, j’ai eu la chance d’assister à une passation de pouvoir entre deux préfets. J’y ai découvert un univers exigeant, où rigueur et sens du détail sont essentiels. Chaque échange, même anodin, peut devenir un véritable test d’attention. Cette expérience a confirmé mon intérêt pour les environnements où polyvalence, analyse et adaptation sont au cœur de l’action publique. Je souhaite désormais approfondir mes compétences, notamment numériques, afin de mieux articuler la technique et la pratique. Le monde évolue vite, et je veux en être acteur, en contribuant à un service public à la fois moderne, efficace et humain.