Benoît Spacher - Travailler dans le privé pour le secteur public

“L’enjeu des administrations c’est de répondre à la demande de liberté et de flexibilité.”

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Nous sommes allés à la rencontre de Benoît Spacher qui est Responsable Grands Comptes Publics chez Helpline (entreprise de services numériques). Il nous a parlé de son parcours, son regard sur le service public et de ses inspirations.

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SON PARCOURS  

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🔑 Les moments clefs de son parcours ? 

J’ai commencé ma carrière dans l’industrie et je ne le regrette pas un seul instant, c’est une excellente école de la rigueur et de l’humanité. Tout au long de mon parcours professionnel, j’ai été amené à travailler en relation avec le secteur public (administrations centrales, administrations territoriales, collectivités, bailleurs sociaux, musées,…) en capitalisant sur mon empathie et mon tempérament de bâtisseur de projets. Aujourd’hui, j’interviens en tant que responsable des grands comptes du secteur public dans une entreprise de services numériques française. Je contribue au quotidien à la transformation numérique des administrations majeures et réponds à leurs besoins d’évolutions dans le domaine informatique, plus particulièrement sur l’environnement de travail des utilisateurs, qu’ils soient agents ou citoyens.

💪 Ce qui l’a motivé à travailler en lien avec le secteur public ?

J’aime les dossiers complexes et rigoureux à forts enjeux. La frontière entre les moyens généraux et l’informatique s’est affinée, le numérique est partout mais le secteur public accuse encore un décalage avec le secteur privé.

 

Nous sommes à une période charnière de transformation numérique pour le service public.

Nous sommes à une période charnière de transformation numérique pour le service public. La question aujourd’hui pour les agents publics c’est comment ? Ce qui me plaît vraiment, ce qui est grisant dans mon métier, c’est d’être présent à ce moment précis pour les conseiller : en partant d’une feuille quasi-blanche où tout est à construire. En trouvant ensemble les meilleures réponses à la culture spécifique de leur administration.

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SON REGARD SUR LE SERVICE PUBLIC

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👀 La vision qu’il porte sur ce secteur ?

En travaillant dans le privé pour les clients du secteur public, je vois deux mouvements majeurs qui sont à l’œuvre aujourd’hui. D’une part, j’observe un changement de mentalité avec des possibilités qui se créent qui n’étaient encore pas imaginables il y a 5 ans. Tous les interlocuteurs que je rencontre sont d’accord pour faire bouger les choses, les usages, expérimenter et oser… D’autre part, je vois une féminisation de mes interlocuteurs dans les secteurs du numérique. C’est pour moi un des leviers majeurs de disruption et d’innovation. Les femmes apportent un nouveau regard sur la technologie.

Tous les interlocuteurs que je rencontre sont d’accord pour faire bouger les choses, les usages, expérimenter et oser…

 

Dans les armées par exemple, les cybercombattantes forcent l’admiration. Derrière ce mot de science-fiction se cachent des unités d’élite d’un nouveau genre au sein des armées françaises qui se battent contre des hackers malveillants, des cyberterroristes pour protéger les systèmes informatiques sensibles et mener des opérations militaires dans le cyberespace. Comme il y a 75 ans pendant la deuxième guerre mondiale, ces femmes contribuent à l’effort national cyber, où la ligne de front est au plus proche de nous. En étant partie prenante, elles gagneront de nouveaux droits et des responsabilités accrues pour nous aider à repenser nos modes de fonctionnement. Pour disrupter un secteur tel que l’IT et apporter un nouveau regard, la féminisation est, pour moi, l’une des clefs ! Pour avancer et innover, il faut être inclusif avec des profils non issus du « sérail » en jugeant sur les compétences et non plus les diplômes.

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🚀 L’enjeu majeur pour les institutions aujourd’hui ?

Aujourd’hui, le vrai enjeu pour les administrations est de répondre à la demande de liberté et de flexibilité. Durant ces dernières années, la transformation du service public s’est tournée davantage sur l’usager. C’est un véritable progrès mais un écart s’est créé entre les nouveaux services qui sont proposés aux usagers et ce qu’on propose aux agents notamment en terme d’environnement et d’outils de travail : pouvoir réserver une salle en quelques clics, pouvoir échanger facilement avec ses collaborateurs… .

 

La question qui se pose donc aujourd’hui est : que fait-on pour les collaborateurs ? C’est un enjeu majeur pour garder les talents au sein des institutions !

La question qui se pose donc aujourd’hui est : que fait-on pour les collaborateurs ? C’est un enjeu majeur pour garder les talents au sein des institutions ! Nous avons tous pris l’habitude d’utiliser dans notre vie privée de nombreux outils qui facilitent le quotidien. Il faut que ce soit également le cas dans la vie professionnelle !

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👉 Son avis sur la transformation publique ? 

Le secteur public vit ce que le secteur bancaire a vécu il y a une décennie quand nous sommes passé d’un réseau d’agences de proximité à une approche de banque en ligne. Dans ce contexte, comment faire pour ne pas perdre une partie des usagers en difficulté numérique ou en situation d’illectronisme ? Ce qui est fondamental selon moi c’est que le canal de contact reste à la libre appréciation de l’usager. Le digital doit certes être le premier canal mais l’usager qui souhaite passer par le canal physique doit pouvoir le faire, il en va de même pour un téléphone ou e-mail qui doit rester au libre arbitre de l’utilisateur. C’est à l’usager de définir son besoin, son parcours ! La transformation numérique publique c’est un peu la même chose : c’est bien la demande utilisateur qui permet de faire évoluer l’outil numérique, au plus proche des besoins.

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SES INSPIRATIONS

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☝️Une phrase qui l’inspire ?  

J’aime beaucoup cette phrase de Musashi Miyamoto qui se voulait disruptif avant l’heure : “On gagne une bataille en connaissant le rythme de l’ennemi, et en utilisant un rythme auquel il ne s’attendait pas.” C’est d’ailleurs quelque chose que j’essaye d’appliquer au quotidien : trouver des approches innovantes en connaissant parfaitement un contexte.

🔮 Un projet d’innovation publique dont il rêve ?

(Rires) Je rêve d’avoir une application pour ne plus jamais me perdre dans les couloirs des Ministères. Une application qui me mènerait au bon bureau dans le labyrinthe des couloirs de Bercy par exemple 😉

😉 Un conseil pour ceux qui souhaiteraient rejoindre le service public ? 

A toutes celles et ceux qui veulent construire le service public de demain, je dirai que la technologie ne doit jamais être un frein pour eux. La technologie est comme la nature, elle trouvera toujours un chemin. En terme de stratégie, il faut passer d’une logique de moyens (en fonction des ressources et des collaborateurs) à une logique de résultats (en fonction d’objectifs à atteindre). Plus il y aura de numérique, plus il y aura d’humain. Le tout numérique n’est pas une réponse : la machine est là pour faire les tâches répétitives et pénible pour nous libérer du temps.

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