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Métiers du social

Métiers de l’action sociale: une grande diversité au sein d’une même collectivité

Aujourd’hui, nous allons à la rencontre de Marie-Pierre Fauqueur, responsable de territoire d’intervention sociale au sein du Département du Val d’Oise. Dans cette interview, elle nous fait découvrir son métier et sa vision du secteur social.

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CHOISIR L’ACTION SOCIALE

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🔑 Un moment clé de votre parcours ?

Pendant douze ans, j’ai exercé en tant qu’assistante sociale de polyvalence au service social départemental. Puis, attirée par la protection de l’enfance, je me suis dirigée vers un poste de référent d’aide sociale à l’enfance (ASE). J’ai ensuite fait le choix de devenir permanente syndicale. Au bout d’une dizaine d’années, j’ai souhaité donner un nouvel élan à ma carrière. Accompagnée par la Direction des ressources humaines du département du Val d’Oise, j’ai passé le concours de conseiller puis celui d’attaché territorial. A partir de 2010, j’ai ainsi occupé des postes de cadre dans le secteur social départemental. Depuis 2020, je suis responsable de la mission d’appui à l’encadrement des territoires du service social départemental.

Le service public permet d’évoluer, de diversifier son parcours et d’être mobile au sein d’une même institution.

Dans le domaine de l’action sociale, on peut dire que j’ai eu plusieurs vies professionnelles pourtant j’ai toujours travaillé dans la même collectivité : le Département du Val d’Oise. Le service public permet d’évoluer, de diversifier son parcours et d’être mobile y compris au sein d’une même institution, je trouve que c’est une chance.

💙 Le cœur de vos missions ?

Le cœur de mes missions actuelles, c’est le management. J’encadre les équipes du service social départemental. Encadrer, c’est accompagner les équipes pour mettre en œuvre la politique sociale du département.

👉 Pourquoi le secteur du social ?

C’est une histoire personnelle. Je suis issue d’une fratrie nombreuse dans laquelle j’avais une place de médiateur. De tout temps, je me suis sentie à ma place dans le rôle de celui qui aide, de celui qui soutient. Au départ, je voulais être avocate. Mais venant d’une famille populaire, cela me semblait trop ambitieux. Pour autant, je ne me suis pas tournée vers l’action sociale par dépit. Je portais en moi une profonde envie de m’engager dans ce domaine.

🎯 Ce qui vous motive le plus dans votre job ?

Dans mes missions d’appui à l’encadrement des territoires, j’interviens au sein d’une équipe lorsque, pour diverses raisons (congé maternité, mobilité…), un cadre du Service social départemental est temporairement absent. Ces missions de management peuvent s’étendre plusieurs mois. J’apporte à la fois une continuité dans le management et un regard neuf sur les actions menées. La mobilité permet d’impulser de l’innovation dans les organisations.

La mobilité permet d’impulser de l’innovation dans les organisations.

Je viens apporter une solution. C’est apprécié par les équipes et c’est très gratifiant pour moi. Ce qui me motive aussi beaucoup, c’est la variété des missions. A chaque fois que j’interviens, je découvre et je m’adapte à une équipe, à un territoire, à un environnement , de nouveaux partenaires et de nouveaux projets collectifs. C’est très riche, très apprenant. Aussi, parce que je ne suis là que de passage, je crois pouvoir dire que j’ai moins de charge mentale sur les projets.

💪 Les principales difficultés rencontrées ?

Actuellement notre plus grande difficulté, c’est le recrutement des travailleurs sociaux. L’ensemble du secteur médico-social souffre d’un manque d’attractivité. Au sein du Département, les travailleurs sociaux bénéficient désormais de la “prime Ségur” qui revalorise leurs salaires. Nous sommes également très engagés dans l’accompagnement et la formation des nouveaux professionnels.

La fracture numérique touche en particulier les personnes les plus fragiles.

Et puis, nous sommes dans un contexte social qui est compliqué pour les plus fragiles. La question de l’accès au logement en Ile-de-France est une problématique majeure pour les services sociaux. Enfin, il y a la fracture numérique. Ne pas avoir accès à Internet ou ne pas savoir utiliser les outils numériques représentent un véritable handicap, qui touche en particulier les personnes les plus fragiles. Il y a un lien direct entre la fracture numérique et les inégalités sociales. C’est un enjeu fort pour l’accompagnement de nos publics dans les années à venir

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AU COEUR DE SON MÉTIER

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👉 Les qualités indispensables pour votre job ?

Il faut être en capacité de s’adapter à différentes organisations, à différentes équipes et à différentes missions. Il faut savoir rapidement nouer des relations de confiance avec les équipes en place. C’est un métier plutôt réservé à celles et ceux qui n’ont pas besoin de repères forts.

🎯 Les grands défis ?

Rendre les métiers plus attractifs et pouvoir s’adapter à un contexte social et économique changeant. Une des réponses à ces deux problématiques, c’est accueillir de nouveaux métiers.

Nous devons anticiper et  inventer les métiers de demain dans le secteur médico-social.

Le Département du Val d’Oise, par exemple, recrute des conseillers numériques pour répondre aux problèmes liés à la fracture numérique. Nous devons anticiper et inventer les métiers de demain dans le secteur médico-social. Il s’agit de répondre de manière innovante aux difficultés sociales émergentes. Il s’agit également de mettre en place de nouvelles pratiques professionnelles qui favorisent davantage la participation active des personnes accompagnées . Au sein du Département, nous travaillons par exemple sur l’intégration d’un référent parcours qui consiste à donner une place nouvelle à l’usager.

🙌 Une réussite dont vous êtes fière ?

Je garde un très bon souvenir de ma réussite aux concours de la fonction publique. C’est une période très valorisante de mon parcours professionnel.

Côté projet, je pense à un travail que nous avions réalisé auprès de toutes les écoles du territoire pour parler de la protection de l’enfance. Nous avons mené ce projet en transversalité avec la Protection maternelle et infantile (PMI) et l’Aide sociale à l’enfance. Le travail en collaboration est très porteur pour les équipes. D’autant plus qu’il était question de valoriser nos compétences et notre action

Faire ensemble, c’est moteur d’énergie pour les équipes.

Travailler ensemble, c’est également avoir une meilleure force de frappe pour défendre la protection de l’enfance, sujet central dans nos métiers. Faire ensemble, c’est moteur d’énergie pour les équipes.

 

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Un article réalisé en partenariat avec la Direction départementale de l’emploi, du travail et des solidarités du Val D’Oise (DDETS 95) et le Conseil départemental du Val d’Oise.

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