Aujourd’hui nous allons à la rencontre de Makhlouf Baouz, Conseiller emploi formation et référent mobilité européenne à la Mission Locale Vallée de Montmorency. Dans cette interview, il nous fait découvrir son métier et son engagement au service de l’insertion sociale et professionnelle des jeunes.
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J’ai commencé ma vie professionnelle dans un domaine assez éloigné des métiers de la solidarité, de l’insertion et du social : le secteur de la sûreté aéroportuaire. Après cette expérience de terrain, très instructive, j’ai ressenti l’envie d’avancer et d’avoir une réflexion plus poussée sur mes désirs professionnels. J’ai réalisé un bilan de compétences, un temps nécessaire pour bâtir un nouveau projet professionnel en phase avec mes valeurs, source de motivation et moteur d’engagement.
Sans doute parce que ce travail d’introspection a été éclairant pour moi, j’ai eu envie d’accompagner, à mon tour, les individus en les soutenant dans leur cheminement professionnel. C’est comme cela que je suis devenu conseiller en insertion professionnelle. J’ai rejoint l’ancêtre de Pôle Emploi : l’Agence Nationale Pour l’Emploi (l’ANPE) et je me suis rendu compte que j’étais à ma place dans le milieu du conseil à l’emploi et à la formation. Puis, j’ai souhaité travailler plus spécifiquement auprès des jeunes. Aujourd’hui, je les aide à trouver leur voie au sein de la Mission Locale.
Aider les jeunes à faire ce qu’ils aiment ! Mon métier consiste à insérer les jeunes dans l’emploi. Le cœur de ma mission c’est, plus exactement, les aider à s’insérer durablement dans le monde du travail. Pour cela, je les aide à identifier le projet qui leur ressemble, à trouver une formation qualifiante et à saisir les bons outils, comme l’alternance par exemple. Au sein de la Mission Locale, mon rôle n’est pas de “fidéliser le client”. Moins les jeunes sollicitent notre offre de services, mieux c’est ! Mon ambition, c’est de rendre les jeunes les plus autonomes possibles.
C’est sûrement “bateau” mais c’est vrai : c’est l’envie d’aider les autres et d’être utile. Nous avons tous un rôle à jouer dans la société et personnellement je ressens le besoin de travailler sur l’humain et d’aider les gens à trouver un métier qui les anime et qui leur permet de s’épanouir.
Aider les jeunes demandeurs d’emploi à identifier ce qu’ils aiment pour les aider à se maintenir dans l’emploi. Faire ce que l’on aime et se projeter sur un projet qui nous correspond, c’est fondamental.
Savoir qu’on sera utile aux autres le lundi matin, je peux vous dire que c’est le meilleur remède contre le blues du dimanche soir !
Parce que j’aide les jeunes à y parvenir, je suis fier de mon métier et j’y prends beaucoup de plaisir. Je travaille sur l’humain alors bien sûr, il y a des hauts et des bas, mais savoir qu’on sera utile aux autres le lundi matin, je peux vous dire que c’est le meilleur remède contre le blues du dimanche soir !
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Dans nos métiers, on fait face aux difficultés sociales et aux accidents de la vie. Je vois de plus en plus de jeunes avec des problématiques de logement, de pauvreté, de violence familiale ou conjugale. Ce n’est pas toujours facile de les aider à s’émanciper. Dans les métiers du social, on doit apprendre à composer avec la frustration. C’est humain, nous voulons les aider au maximum et que leurs situations se débloquent vite. Mais ce n’est pas toujours possible. Notre rôle consiste à les accompagner, à les outiller et à faire en sorte qu’ils soient les plus autonomes possibles.
Notre métier, c’est un peu comme chez le médecin : le patient parle de ses maux, le médecin réalise un diagnostic, il propose un traitement et le patient le prend sérieusement ou pas… Nous, nous ne sommes rien sans les jeunes. Notre plus grand défi, c’est de les aider à devenir autonomes. Pour les inscrire dans un emploi stable, nous devons les aider à acquérir les outils pour que, chez eux, ils continuent à postuler et à réfléchir à ce que nous mettons en place à la Mission Locale.
J’ai réussi à mettre en place une offre de service de mobilité européenne dont je suis très fier. Par l’intermédiaire de la Mission Locale, nous avons 3 ou 4 jeunes qui partent chaque mois à l’étranger pour parfaire leur niveau de langue et acquérir des compétences de terrain en fonction de leur projet professionnel. Je suis très fier de ce projet car, à l’arrivée, nous retrouvons des jeunes transformés. Avec ces expériences internationales, nous arrivons à remobiliser des jeunes. En plus, ils développent leur adaptabilité, une qualité qui est cruciale dans le monde du travail actuel. Et le principe du “qui peut le plus peut le moins” fait tout de suite son effet : s’ils sont capables de faire un stage de 3 mois en Irlande alors tout devient possible en France.
Il faut avoir de l’empathie tout en mettant la bonne distance avec les jeunes. Lors de nos rendez-vous, nous devons nous imprégner de leurs problématiques et comprendre leur contexte de vie. Quand les rendez-vous se terminent, c’est important de savoir passer à autre chose.
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Un article réalisé en partenariat avec la Direction départementale de l’emploi, du travail et des solidarités du Val D’Oise (DDETS 95) et le Conseil départemental du Val d’Oise.
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