Anne-Sophie Corosine est cheffe de Projet Petites villes de demain au sein de la communauté d’agglomération de l’Espace Sud Martinique. Le programme Petite(s) ville(s) de demain est un accélérateur de la relance dans les territoires. L’objectif ? Améliorer la qualité de vie et accompagner les transitions en milieu rural.
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C’est une ville ambitieuse, volontaire, engagée et désireuse d’acquérir de bonne pratique pour pouvoir faire face aux défis d’aujourd’hui et de demain. Et ce, tout en préservant son statut de petite ville attractive, à taille humaine. Le territoire martiniquais fait face au vieillissement de sa population. A ce titre, ces petites villes doivent prévoir aujourd’hui les conditions de bien vivre et de bien vieillir en leur sein.
Nous avons un premier défi lié à l’habitat. Nous devons offrir un parc de logements renouvelés et adaptés à tous. Dans le cadre de mon métier, je m’aperçois que l’habitat est un levier indispensable de la revitalisation du territoire. En Martinique, les centres-bourgs recèlent des logements indignes qui engendrent une dégradation du tissu urbain et de son attractivité.
La mixité sociale et générationnelle est un deuxième défi de taille. En lien avec le vieillissement de la population, nous portons une attention particulière à la question du maintien à domicile.
Nous devons léguer des espaces désirables et conviviaux aux plus jeunes.
Le développement du potentiel économique du Sud de la Martinique est également au cœur de nos défis dans le cadre du programme Petites villes de demain. Il dépend en grande partie de la revitalisation économique de ses centres-bourgs, de la diversification de l’offre commerciale proposée et du dynamisme de l’économie bleue. Enfin, il y a un enjeu de garantir le bien vivre dans un contexte de préservation active de nos ressources naturelles pour léguer des espaces désirables et conviviaux aux plus jeunes, tout en mettant l’accent sur notre capacité collective à gérer les risques inhérents à notre territoire insulaire.
Le territoire de l’Espace Sud Martinique est composé de 12 communes, dont 6 (Les Anses-d’Arlet, Trois-Îlets, Sainte-Luce, Rivière-Pilote, Saint-Esprit, Le Vauclin) qui sont intégrées au programme Petites villes de demain. Il s’agit donc d’un projet de territoire partagé. Les objectifs fixés consistent à
Il s’agit également d’accompagner la réalisation de projets d’aménagement et d’adaptation en fonction de l’évolution liée au contexte climatique.
Je travaille en lien étroit avec les élus et les référents techniques du territoire pour déployer la feuille de route partagée pour le territoire de l’Espace Sud Martinique. Mon rôle, en tant que cheffe de projet Petites villes de demain, est celui d’un facilitateur pour apporter des solutions, contourner les écueils, lever des freins et actionner les bons leviers. J’interviens en aide à la définition des besoins, au montage d’opérations en passant par l’accompagnement dans les pratiques de démocratie participative et la rédaction de cahiers des charges.
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L’action sur les espaces publics est un levier central. Souvent, ils souffrent d’un manque de qualité et de mise en valeur. La priorité est de travailler sur l’accessibilité, le verdissement, la propreté et la mixité des usages proposés dans ces espaces. L’intervention sur l’espace public porte aussi l’ambition de faire des centres-bourg des espaces conviviaux et apaisés.
Un des signes d’une attractivité retrouvée c’est la place conservée de l’humain en mouvement dans l’espace public.
Je suis convaincue qu’un des signes d’une attractivité retrouvée est la place conservée de l’humain en mouvement dans l’espace public. Nous devons faire de la lutte contre les délaissés urbains, ces espaces en rupture avec le tissu urbain environnant, une priorité. Il faut également encourager et sécuriser les déplacements, développer les mobilités actives en mettant l’accent sur l’intermodalité.
Je suis fière de la méthodologie et de la gouvernance que nous avons déployée pour livrer la feuille de route de ce projet de territoire partagé. Le besoin d’opérationnalité s’est vite imposé. En préalable, nous avons réalisé un travail de terrain afin de mieux appréhender le contexte territorial, de rencontrer ses acteurs et de saisir les dynamiques déjà engagées. Nous ne voulions pas nous superposer aux actions déjà mises en place. Le projet de territoire est aujourd’hui une affaire collective, portée et comprise par tous. Nous avons rassemblé élus, techniciens et partenaires autour d’une méthode fondée sur la co-construction.
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Grâce à cette méthode de co-construction, une relation basée sur la confiance s’est construite avec les élus. Nos échanges sont toujours constructifs et au service de la trajectoire que l’élu a pour son territoire.
Tel qu’il est conçu, le programme Petites villes de demain nous permet de nous former et de bénéficier des bonnes pratiques et du partage d’expérience des autres chargés de projet. Au niveau local, l’animation du club Petites villes de demain réalisé au sein du Secrétariat général pour les Affaires régionales (SGAR) nous permet d’échanger régulièrement avec nos homologues. Nous aimerions d’ailleurs élargir ce réseau aux autres régions d’outre-mer en nous penchant plus particulièrement sur la question de l’adaptation de nos territoires insulaires au changement climatique.
J’aimerais que le programme Petites villes de demain serve d’exemple pour que le développement du territoire se construise de manière plus consensuelle. Je fais le vœu d’une participation équilibrée entre l’ensemble des parties prenantes, y compris les citoyens eux-mêmes, pour aboutir à une vision commune d’un développement territorial durable. Enfin, j’espère que ces moyens seront pérennisés sur nos territoires d’avenir à taille humaine.