Amandine Vidal est Cheffe de projet Petite(s) ville(s) de demain à la Communauté de communes Béarn des gaves. Le programme Petite(s) ville(s) de demain est un accélérateur de la relance dans les territoires. L’objectif ? Améliorer la qualité de vie et accompagner les transitions en milieu rural.
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J’ai toujours travaillé au service des territoires. Que ce soit en milieu rural ou en milieu urbain, je me suis très vite intéressée aux enjeux liés à la qualité de l’urbanisme. La géographie, la géopolitique, l’architecture et l’urbanisme ont façonné mon parcours. J’ai commencé ma carrière au sein du Parc naturel régional du Vexin français, situé au nord-ouest de l’Île-de-France, un site avec des pressions foncières très importantes. J’ai ensuite travaillé pour la Vallée de la Seine, un territoire avec des enjeux forts de liens urbains-ruraux. Ce qui me passionne, c’est de m’investir pour des territoires avec de forts besoins et d’étudier la manière dont on peut les requalifier en produisant une planification stratégique à long terme.
Les enjeux de la transition environnementale sont au cœur des réflexions liées au renouvellement urbain.
J’ai ensuite rejoint la Seine-Saint-Denis pour travailler et suivre des projets d’aménagement de manière très concrète. Dans mon travail, j’interviens sur les questions liées à l’urbanisme durable. Les enjeux de la transition environnementale sont au cœur des réflexions liées au renouvellement urbain, à la ruralité et à l’habitat. Depuis un an, je pilote la démarche Petites villes de demain au sein de la communauté de communes du Béarn des gaves.
J’arrive aujourd’hui sur un territoire composé de trois bourgs-centres ruraux, Navarrenx, Salies-de-Béarn et Sauveterre-de-Béarn, où tout reste à faire en matière d’urbanisme. Au sein de la communauté de communes, mon rôle consiste donc, en premier lieu, à créer la compétence autour des questions liées à l’habitat. Il s’agit ensuite de se servir du programme Petites Villes de demain pour porter une vision stratégique et opérationnelle d’aménagement du territoire. En tant que cheffe de projet Petites Villes de demain, nous avons 18 mois pour élaborer un plan d’actions et signer la convention qui nous lie avec l’État autour d’un engagement commun : la revitalisation du territoire et le renforcement des projets qui permettent d’améliorer la qualité de vie des habitants.
Ce qui me motive le plus dans le programme Petites Villes de demain, c’est de donner du sens à l’action publique menée en matière d’aménagement du territoire. J’apprécie beaucoup le fait de ne pas être dans le “coup par coup” mais de créer une cohérence stratégique à long terme. Cela permet de savoir pourquoi on agit.
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Il faut accompagner les dynamiques à l’œuvre comme l’arrivée importante de population, de néo-ruraux et de porteurs de projets qui s’installent dans nos petites villes. Parallèlement, il faut s’attaquer au sujet de l’habitat et du commerce. Dans nos villages, les logements anciens sont délaissés au profit du pavillon et de la maison individuelle. De la même manière, les commerces de proximité se retrouvent en difficulté face au développement du e-commerce et des zones commerciales. Il y a un important travail de rénovation à mener pour développer une offre de logement, de services et d’équipements adaptée aux besoins des habitants.
La qualité des paysages, les liens entre la nature et le patrimoine bâti, la biodiversité et le cadre de vie sont des défis majeurs pour les petites villes de demain.
Aussi, la question de l’environnement doit être au cœur des réflexions. La qualité des paysages, les liens entre la nature et le patrimoine bâti, la biodiversité et le cadre de vie sont des défis majeurs pour les Petites Villes de demain. Enfin, la résilience des territoires est un enjeu central. Plus que jamais, ils doivent s’adapter au dérèglement climatique, aux risques d’inondation ou encore au phénomène d’îlot de chaleur.
Nous veillons à mêler technique et politique dans l’ensemble des groupes de travail. La transversalité permet de mettre beaucoup de bon sens dans la manière d’agir et dans la gouvernance des projets.
La transversalité permet de mettre beaucoup de bon sens dans la manière d’agir.
Au sein de la communauté de communes du Béarn des gaves, les élus ont plein d’idées pour le territoire. C’est une chance dont nous voulons nous saisir pour réfléchir par l’action. De ce fait, nous sortons des schémas classiques qui consistent à établir un diagnostic, à poser une stratégie puis à déployer un plan d’actions. Notre méthode consiste plutôt à partir des actions et à regarder comment celles-ci peuvent nous aider à construire la stratégie d’aménagement du territoire. Nous menons également des actions pour sensibiliser les élus à certains enjeux de territoire, tels que la résilience. Il s’agit d’une démarche d’enrichissement mutuel qui nous permet de mieux répondre à l’envie de la Collectivité, des agents territoriaux, des partenaires et de voir rapidement des résultats.
Sur la commune de Navarrenx, nous sommes en train de mener une démarche d’urbanisme favorable à la santé. Les projets d’aménagements entrent en interaction forte avec la santé des habitants.
Les projets d’aménagements entrent en interaction forte avec la santé des habitants.
Par exemple, on sait que la création d’une résidence intergénérationnelle dans le centre-bourg va entraîner des déplacements de la part de personnes âgées, empêchées dans leur mobilité. Une réflexion est donc menée pour leur permettre d’accéder de manière fluide et sécurisée aux commerces et services de proximité. Il s’agit également de promouvoir les pratiques actives et le sport auprès des jeunes. Nous veillons à impliquer ces publics pour développer des aménagements adaptés à leurs usages. Je suis fière que la santé publique puisse être considérée comme un critère à part entière dans les projets d’aménagement et d’urbanisme, au même titre que les considérations du développement durable.
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J’ai pour habitude de regarder ce qui se passe à côté de chez moi. Cela me permet de voir quelles solutions existent sur le territoire et d’étudier les synergies possibles. Je veille à rester pragmatique en m’inspirant de projets qui ne paraissent pas trop déconnectés de notre réalité de terrain. À titre d’exemple, j’aime beaucoup le projet du Grand-Figeac qui travaille sur la valorisation de ses richesses paysagères, patrimoniales et naturelles.
Être à l’écoute des autres. Un chef de projet est en quelque sorte là pour traduire ce que font les spécialistes. Nous sommes des généralistes qui viennent porter une politique globale de revitalisation en nous appuyant sur les expertises techniques, politiques ou d’usage des parties prenantes des projets que l’on mène. Il s’agit de s’intéresser à tout sans nécessairement tout connaître.
En tant que chef de projet, il ne faut pas culpabiliser ou s’en vouloir de ne pas parvenir à tout faire. Il faut être lucide et mesurer avec pragmatisme notre capacité à faire au regard des moyens que l’on a pour avancer. Mon autre conseil, dans le cadre du programme Petites Villes de demain, c’est de s’appuyer sur le réseau de partenaires, échanger les bonnes pratiques avec les autres chefs de projets et s’inspirer des autres territoires.
Vous voulez participer à la définition et à la mise en œuvre d’un projet de territoire et devenir Chef de projet d’un projet Petite(s) villes de demain ? Retrouvez sur cette plateforme les nombreuses offres d’emploi et opportunités proposées par les collectivités : Devenir chef de projet Petites villes de demain
Article réalisé en partenariat avec l’Agence nationale de la cohésion des territoires (ANCT) dans le cadre du programme Petites villes de demain.