Aujourd’hui nous allons à la rencontre d’Astrid Riffard, ambassadrice Profil Public et directrice du service administratif de la mairie de Villeneuve de Berg.
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L’année dernière, j’ai obtenu un master “action et gestion publiques” à Sciences Po Lyon. En parallèle, j’ai réalisé une Prépa Talents dans le but de préparer les concours de la fonction publique. J’ai depuis rejoint la mairie de Villeneuve de Berg en Ardèche. C’est une commune de 3 200 habitants composée de 50 collaborateurs répartis dans trois services : éducation, technique et administratif. Je suis responsable et coordinatrice du service administratif.
Je suis fière de la confiance que l’on m’a accordée et des responsabilités qui me sont confiées.
Je coordonne des missions très diverses telles que l’urbanisme, l’état civil, la communication ou encore les ressources humaines. Je suis fière de la confiance que l’on m’a accordée et des responsabilités qui me sont confiées.
C’est un choix qui s’est fait naturellement. Depuis le lycée, j’ai toujours été attirée par les affaires publiques. Ce désir a peut-être été influencé par ma famille, qui a toujours eu un profond respect pour les missions d’intérêt général.
J’ai senti que c’était au sein de la fonction publique territoriale que je pouvais être la plus utile.
Au fil de mes études et de mes stages, j’ai orienté ma carrière vers la fonction publique territoriale. J’ai senti que c’était là que je pouvais être la plus utile.
Mon objectif est de servir l’intérêt général et de trouver du sens dans mon travail. Plus tard, j’aimerais travailler dans une grande collectivité et gagner en responsabilité. C’est pour cette raison que j’ai passé le concours d’attaché territorial et que je prépare actuellement le concours de l’Institut National des Études Territoriales (INET)qui se déroulera au mois de juin.
J’ai décidé de rejoindre le programme “Ambassadeurs Profil Public” car la question de l’attractivité de la fonction publique me passionne. Il est essentiel de replacer le secteur public au cœur de nos réflexions, de se rappeler pourquoi il existe et d’en renforcer l’attractivité. Le secteur public propose une grande variété de voies qui permettent de s’épanouir. Malheureusement, elles ne sont pas suffisamment connues.
Le secteur public propose une grande variété de voies qui permettent de s’épanouir.
L’engagement de Profil Public, de l’association Fonction publique du XXIe siècle ou encore La Cordée pour mettre à l’ordre du jour les questions de marque employeur , d’inclusion et d’égalité au sein de la fonction publique me semble très important.
L’égalité femme-homme, la transition écologique et l’égalité des territoires. Je m’investis activement pour défendre ces causes via des actions de sensibilisation et via mon engagement politique.
Pour l’égalité femmes-hommes, je suis engagée dans le réseau des étudiantes et des diplômées des IEP (Instituts d’études politiques), “Sciences-Po au Féminin”. L’objectif de l’association est de favoriser l’entraide, la mise en réseau, l’accompagnement et le mentorat des femmes. En 2020, j’ai créé le pôle local lyonnais. Depuis la fin de mes études, j’ai passé le relais à d’autres bénévoles mais je continue à m’investir en tant que responsable des partenariats et de l’influence du réseau national.
Dans mon travail, je m’investis pour promouvoir l’égalité femmes-hommes. La Mairie de Villeneuve de Berg fait d’ailleurs exception en la matière avec une Maire et une Directrice générale des services, ce qui est inspirant. Il est fondamental que l’on arrive à concilier davantage, autant pour les femmes que pour les hommes, vie professionnelle et vie personnelle et qu’on lutte activement contre toute forme de stéréotypes ou de sexisme au quotidien.
Le développement local doit être pensé dans une perspective écologique.
La transition écologique est une autre cause qui me tient à cœur. Il est essentiel de travailler ensemble pour préserver un monde viable pour les générations futures. Ma collectivité est d’ailleurs impliquée dans le programme “Petites villes de demain” qui vise à revitaliser les centres-bourgs en intégrant la transition écologique. Je pense que le développement local doit être pensé dans une perspective écologique.
Enfin, l’égalité des territoires est également une question qui me préoccupe. Originaire de l’Ardèche, j’ai pu constater les inégalités d’accès aux services publics en partant étudier à Lyon. Je trouve important de lutter contre ces disparités et de garantir à tous un accès équitable aux services publics.
Une phrase qui m’inspire profondément est celle prononcée par Dominique Druon, présidente fondatrice d’Aliath : “Viser l’excellence plutôt que la perfection”. Cette citation met en lumière une vérité importante. Les femmes ont souvent tendance à se fixer des objectifs extrêmement élevés et à se perdre dans les détails. Cela révèle un manque de confiance en soi qui leur fait perdre un temps précieux.
Je pense immédiatement à Sabine Buis, la première femme députée de l’Ardèche. Depuis que je suis au lycée, elle est un véritable mentore pour moi. Nous partageons les mêmes valeurs et elle m’a toujours encouragée à donner le meilleur de moi-même.
Je recommande vivement le podcast “Femmes puissantes” de Léa Salamé. L’exemple de parcours inspirant qui me vient à l’esprit est celui de Christiane Taubira. Ce podcast m’a également permis de réaliser que je pouvais être inspirée par des femmes qui ne me ressemblent pas et aller chercher des sources d’inspiration dans des parcours de femmes qui m’étaient parfois éloignées.
En ce qui concerne les livres, je suis en train de lire “Les Infiltrés” de Matthieu Aron et Caroline Michel-Aguirre. Ce livre aborde la thématique de la “prise de contrôle” de l’État par les cabinets de conseil au cours de ces dernières années. Il met en évidence le fait que la fonction publique dispose des ressources et des compétences nécessaires pour ne pas recourir aussi souvent aux expertises extérieures.
Faire confiance aux compétences des agents, les aider à monter en compétence et leur donner des marges de manœuvre me semble essentiel pour ne pas les voir partir vers le secteur privé faute de stimulation suffisante.
Je ne suis pas opposée au fait de recourir par moment à des cabinets extérieurs car il est bénéfique d’avoir un point de vue externe. Cependant, il est important que cela ne devienne pas la solution de facilité. Faire confiance aux compétences des agents, les aider à monter en compétence et leur donner des marges de manœuvre me semble essentiel pour ne pas les voir partir vers le secteur privé, faute de stimulation suffisante. Notamment dans les grandes collectivités et ministères – c’est moins vrai dans les petites collectivités qui n’ont pas les ressources pour faire appel à de grands cabinets de conseil.