Magali Barnoin - Casser les codes et autoriser la désobéissance

« Pour transformer l’administration, il faut penser et agir différemment. »

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Magali Barnoin est Responsable du LAB06 au sein du Conseil départemental des Alpes Maritimes. Elle nous en dit plus sur son parcours, son métier et son envie de contribuer à la transformation de l’action publique.

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SON PARCOURS ET SON METIER AU COEUR DE L’ACTION PUBLIQUE 

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🔑 Les moments clefs de son parcours ? 

Après des études d’histoire de l’art et de sciences politiques à Sciences Po Aix, j’ai commencé ma carrière dans le secteur culturel. J’étais chargée de la valorisation du patrimoine culturel du département des Alpes Maritimes. Au sein de cette même collectivité, j’ai ensuite évolué, un peu par hasard, vers les ressources humaines. J’ai eu la chance d’y découvrir de nombreux secteurs : la gestion, les systèmes d’information RH, la formation etc. Au fond, ce qui m’a toujours animée, c’est la modernisation du service public.

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Au fond, ce qui m’a toujours animée, c’est la modernisation du service public.

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J’ai contribué par exemple à l’automatisation du calcul des frais de déplacements, à la dématérialisation des dossiers des Commissions administratives paritaires (CAP) et à la modernisation du système d’information RH (SIRH). Après avoir passé le concours d’ingénieur territorial, le directeur général du Département m’a proposé d’être responsable du programme de modernisation numérique. L’idée était également de créer un laboratoire d’innovation au sein de la collectivité. A l’époque, peu de structures de ce type existaient mais on s’est lancés.

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👉 Son rôle au sein du Conseil départemental ?

Au sein du conseil départemental, en tant que responsable d’un lab d’innovation, j’ai forcément un rôle qui est différent de celui de mes collègues. En effet, je suis là pour « casser les codes » et «autoriser la désobéissance ».

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Je suis là pour « casser les codes » et autoriser la désobéissance.

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Ma seule limite ? Le respect de la légalité. La conviction qui m’anime dans cette fonction : l’intelligence collective et pluridisciplinaire. C’est la seule voie pertinente dans un contexte de complexité et d’incertitude.

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🔮 Les enjeux à venir pour le laboratoire d’innovation du Département  

La vraie question est celle de la pérennité des labs d’innovation. En effet, ces dynamiques d’innovation reposent souvent sur quelques personnes au sein d’une organisation. Elles ne peuvent durer dans le temps que si elles sont portées par la direction générale. L’innovation se heurte souvent aux logiques de coûts. Or, on ne peut pas innover dans un cadre trop gestionnaire, il faut être « out of the box ».

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SA PERSONNALITE

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👀  Comment elle se définit ? 

Je me définis souvent comme une rebelle au sein de l’administration. J’ai ce tempérament qui me pousse à oser et à ne pas faire comme tout le monde. Je n’ai qu’une partie des “clés”, le reste de l’apprentissage s’acquiert en « faisant ». Pour transformer l’administration, il faut faire différemment et requestionner les pratiques, surtout managériales.

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Pour transformer l’administration, il faut faire différemment et re-questionner les pratiques, surtout managériales.

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J’ai deux grands principes. Le premier : je privilégie les « circuits courts » et mon rattachement à la Direction générale est un atout. Le deuxième : les ateliers en mode “lab” sont toujours pluridisciplinaires : le mélange des profils fait la richesse des points de vue !

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☝️Ce qui l’a poussée à rejoindre le secteur public ? 

J’ai toujours été très engagée, le service public pour moi n’est donc pas un hasard. Je m’y retrouve également dans ses valeurs.

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➡️ Ce qu’elle aurait fait, si elle n’avait pas travaillé dans le service public ?

Petite, je rêvais de plein de métiers différents : conservatrice de musées, musicienne… Aujourd’hui, j’aime de plus en plus la facilitation et l’état d’esprit startup !

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📖  La phrase qui l’inspire le plus ?

J’aime beaucoup cette citation de Xavier Grall, poète, écrivain et journaliste breton :

Ne vivent haut que ceux qui rêvent.

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💪 Une réussite dont elle est fière au sein du conseil départemental ? 

Nous avons réussi à lancer une démarche d’intrapreneuriat sur le modèle des « startups d’Etat » de beta.gouv.fr à la Direction interministérielle du numérique. Ce sont des agents publics qui identifient un problème au sein du service public et proposent une solution pour le résoudre. Notre laboratoire d’innovation incube depuis 2 ans les idées des gagnants du « challenge innovation ».

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⚡️ Le projet de transformation publique qui lui tient à coeur ?

J’ai un rêve pour le service public, c’est celui d’avoir une culture interne proche de celle d’une startup à la fois agile et souple : miser sur l’intelligence collective, valoriser nos données et fonctionner avec agilité !

 

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