David Petauton est Directeur de la communication au sein de l’Agence et du numérique en santé. Nous sommes allés à sa rencontre pour vous faire découvrir son parcours, sa vision du service public et ses défis.
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Je me suis lancé dans la communication et la publicité au début des années 1990. J’ai découvert un univers très stimulant. J’ai exploré le monde de la pub et celui de la production. Lorsque j’ai réalisé mon service militaire, j’ai choisi d’intégrer le service des affaires sociales de la mairie d’Angers. J’étais déjà sensible à l’idée de faire quelque chose qui avait du sens. Après mes études, j’ai relevé les manches et je suis monté à Paris pour chercher un job. J’ai fait pas mal d’agences de publicité, j’ai appris les mécaniques de la communication (publicité, création d’événement, éditions, relation presse, design produit, identité visuelle etc.).
Au début des années 2000, le numérique commence à exploser et à transformer les organisations. J’ai rejoint une agence de communication “corporate” pour travailler sur l’image et l’ADN des entreprises. Puis, j’ai ressenti le besoin de donner un peu plus de sens à mes projets. J’ai rejoint une agence de communication un peu différente, 100% dédiée au développement durable et à l’intérêt général (Le Prévention routière, lutte contre le SIDA, la mucoviscidose, Emmaus…).
En 2004, j’ai décidé de basculer du côté des annonceurs publics en rejoignant l’Agence pour le développement de l’Administration Électronique (ADAé), un service interministériel placé auprès du Premier ministre. Notre défi, c’était de penser la dématérialisation des services publics, pour les agents et pour les usagers. La dématérialisation, c’était le sujet en plein boom. Je suis arrivé dans un univers innovant, très créatif et politique, c’était passionnant ! Dans les grandes actions liées à la modernisation de l’Etat, il y avait le Dossier Médical Personnel, qui est devenu depuis “Mon espace santé”. J’ai suivi ce projet avec un pied à Bercy et un pied au ministère de la Santé, puis au sein de l’Agence des systèmes d’information partagés de santé (ASIP Santé).
Notre défi, c’était de penser la dématérialisation des services publics, pour les agents et pour les usagers.
En 2014, j’ai décidé de prendre un temps d’aération intellectuelle. J’ai intégré un master professionnel au CELSA, l’École des hautes études en sciences de l’information et de la communication, spécialisé en communication des collectivités territoriales. Puis, j’ai repris du service, en rejoignant l’Agence du Numérique en Santé (ANS) en tant que Directeur de la communication.
La direction de la communication assure la promotion du numérique en santé. Au sein de l’Agence nous construisons et déployons de grands programmes de e-santé partout en France et au niveau européen. Notre rôle, c’est de contribuer à la compréhension des enjeux liés au numérique en santé, soutenir les politiques publiques de santé (accès aux soins, prévention des risques cyber…) et contribuer à la transformation des usages et des mentalités.
Savoir s’adapter, être créatif et généreux. Il faut être authentique et oser assumer son style. Le mien, c’est l’enthousiasme et le parler-vrai.
Je baigne dans un environnement public depuis que je suis tout petit. Je suis fils de militaire, mon frère est directeur de lycée, j’ai fait ma scolarité de la sixième jusqu’à la terminale dans un lycée militaire.
Ce n’est pas parce que je ne suis pas fonctionnaire que je ne suis pas un agent public.
Pour moi, la communication publique, c’est défendre notre service public et notre modèle social. Tout ce que l’on fait, dans le numérique en santé, c’est pour défendre et préserver notre système de santé. A ce titre, je suis très fier de travailler pour le service public. Et j’aime rappeler que ce n’est pas parce que je ne suis pas fonctionnaire que je ne suis pas un agent public. Je ne crois pas que les concours soient gage d’engagement.
En 2020, j’ai été détaché de l’Agence du numérique en santé pour aider la cellule communication COVID19 au ministère des Solidarité et de la Santé. Nous devions, dans un contexte d’enchaînement rapide et imprévisible des événements sanitaires: informer les citoyens sur les gestes barrière, les préparer aux confinements, les informer sur les politiques de protection et lutter contre les fausses informations. Quand la communication publique permet de lutter contre une épidémie, la notion d’intérêt général prend tout son sens. C’était une aventure humaine et professionnelle incroyable.
Une de mes plus grandes fiertés, c’est en 2000, la création et l’organisation du premier Salon Emmaüs porte de Versailles. Avec peu de moyens, de l’imagination et un peu de débrouillardise, j’ai réussi à mettre sur pied ce rendez-vous qui existe toujours et qui est l’un des rendez-vous phare d’Emmaüs France. Ce qu’il y a de réjouissant dans un projet, c’est de le faire vivre dans le temps long.
Ce qu’il y a de réjouissant dans un projet, c’est de le faire vivre dans le temps long.
C’est un projet qui m’a beaucoup appris car à travers l’évènementiel, on touche à tous les aspects de la communication : la conception, la gestion, la réalisation, les relations presse… L’événementiel, c’est l’école de l’organisation, il faut livrer dans les temps, faire en sorte que tout soit prêt pour le jour J.
L’événementiel, c’est très formateur. Je remarque aujourd’hui que toutes les personnes que je recrute me séduisent par leur capacité évènementielle.
Être agile, s’adapter à toutes les situations, résister au stress dans les situations les plus incongrues, c’est ce qui fait la force d’un bon communicant.
Être agile, s’adapter à toutes les situations, résister au stress dans les situations les plus incongrues, c’est ce qui fait la force d’un bon communicant. Au sein de l’Agence du numérique en santé, nous sommes très en lien avec le monde politique, les professionnels de santé, les industriels, c’est très important de savoir s’adapter.
L’homme a deux oreilles et une bouche, c’est pour écouter deux fois plus qu’il ne parle. Quand on fait de la communication, je crois que l’on se doit d’avoir une écoute active, de l’humilité et de la résilience. Il faut garder le cap et ne pas lâcher l’affaire. L’herbe n’est pas plus verte ailleurs.