Louly Bonbon, maire de la Petite ville de demain de Terre-de-Haut en Guadeloupe et Morgane Ballouard, cheffe de projet PVD, nous parlent de leur collaboration dans le cadre du programme Petites villes de demain, qui vise à améliorer la qualité de vie dans les petites centralités et les territoires ruraux.
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Terre-de-Haut est une commune insulaire située dans l’archipel des Saintes. Entourés par la mer, nous souhaitons valoriser cet élément naturel inestimable, une ressource que nous devons absolument préserver. Pour assurer le bien-être au quotidien de la population, équilibrer l’attractivité économique de l’île et fixer les population, nous devons souhaitons soutenir les activités en lien avec la mer. Développer les potentiels de l’économie présente sur notre territoire et maintenir nos activités productives font partie des axes majeurs de la mandature. Parallèlement, l’attractivité touristique territoriale nous impose de contrôler les conditions d’aménagement et d’utilisation des sols. Il s’agit de préserver notre patrimoine matériel et immatériel dans une logique de transition urbaine durable. Cela passe aussi par la végétalisation et la promotion des mobilités douces.
Par ailleurs, nous engageons également une remise à niveau des infrastructures communales détruites lors du cyclone Maria qui nous a sévèrement touchés en 2017.
Enfin les services de proximité demeurent essentiels pour l’ensemble de nos administrés, en raison de la rupture géographique maritime au “Continent Guadeloupéen”, nous souhaitons en maintenir l’offre, sans oublier de l’agrémenter par de nouveaux dispositifs.
Dans un contexte de dérèglement climatique, la commune ne cesse de voir le niveau de la mer se rapprocher de nos lieux de vie, visible notamment dans le bourg. Pour anticiper la future montée des eaux et protéger le bourg, nous nous appuyons sur une cartographie qui nous permet de suivre et de mesurer le phénomène de recul du trait de côte. Les éléments de cette dernière pourront ainsi être intégrés au Plan local d’urbanisme, actuellement en cours d’élaboration.
Également, avec le soutien de l’Office français de la biodiversité, nous réalisons un Atlas de la biodiversité communale. Il s’agit de cibler les priorités écosystémiques du territoire et d’établir un plan d’action pour préserver notre cadre naturel encore préservé.
Et en ce moment même, des chercheurs sont présents pour inventorier la biodiversité des petites îles de notre archipel : aux Saintes, à Marie-Galante et à la Désirade. Ces actions participent à sensibiliser la population autour des enjeux de transition écologique.
Nous sommes environ 1580 habitants à Terre-de-Haut. De fait, nous nous connaissons et nous nous côtoyons quotidiennement. Nous aimons nous croiser, nous retrouver, faire la fête, dans un esprit de cohésion intergénérationnelle, du vivre-ensemble. Ce sont des leviers indéniables du sentiment d’appartenance au territoire, assurant le bien-être quotidien. La politique ayant beaucoup divisé notre population, nous devons désormais construire un terrain d’apaisement pour retrouver la fraternité qui a longtemps fait notre fierté. Cela suppose plus de transversalité dans notre gouvernance et plus de collaboration avec les forces vives locales. Il faut également créer de la place et donner des moyens au tissu associatif pour qu’il contribue à la vitalité du territoire.
Un projet de tiers-lieux est en cours pour encourager les liens, les échanges et les synergies. Nous avons également engagé un travail de requalification de la place de la mairie afin d’y encourager les interactions. Aujourd’hui lieu de passage, nous voulons en faire un espace de convivialité et de sociabilité.
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La qualité de vie et notre environnement à travers la beauté des paysages. Nous sommes entourés d’eau, dans une île magnifique. C’est une petite ville, mais elle est animée, bien desservie par les liaisons maritimes et dotée de tous les commerces et services utiles. Contrairement aux territoires où les habitants sont tributaires de la voiture, ici nous pouvons tout faire à pied. La petitesse de l’île en fait son charme, c’est un atout à part entière.
Beaucoup d’études et de projets ont été mis en place, plus d’une trentaine. Nous avançons sur des actions variées : transport urbain, désenclavement, végétalisation, urbanisme, protection de l’environnement…
Notre travail s’articule de manière étroite. Pour faire avancer un projet de territoire, il faut un cap politique et de l’ingénierie pour transformer la volonté des élus en actions. Pour donner à notre collectivité les moyens de cette mise en œuvre, la cheffe de projet identifie les ressources (études, diagnostics, appels à projets etc.) qui peuvent servir d’accélérateur. Elle montre l’ensemble des projets, et se présente comme un point de convergence entre différents partenaires institutionnels (Etat, Région, Département, EPCI.. entre autres) qui gravitent autour de ce projet de territoire.
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Il faut être dynamique, disponible et faire preuve d’adaptabilité.
Le chef de projet a un regard extérieur précieux pour la collectivité. Cette vision permet de dépasser les us et coutumes et d’interroger notre fonctionnement habituel. Cela ouvre la porte à de nouvelles réflexions.
La fluidité.
L’accessibilité et la réactivité de l’élu est une clé de réussite précieuse. C’est ce qui permet d’avancer de manière fluide. De son côté, le chef de projet doit être porté par la mission mais également par son intérêt pour le territoire. Il doit faire preuve de curiosité et ne pas avoir peur d’aller vers les gens. Ces rencontres informelles sont déterminantes dans la compréhension des défis locaux et des attentes des habitants.
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